
Mes Rubriques
May 17, 2025 at 10:59 PM
À 23h54 ce samedi 17 mai 2025, à Libreville, alors que la nuit s’épaissit, je m’installe avec mon carnet, le cœur battant, pour écrire le texte exclusif que je veux lire à la prochaine soirée poésie. Après le deuil de mamie, le chagrin de ma mère, la rupture avec Clara, et la lueur d’Awa, ce texte est ma conquête, mon équilibre, ma résiliation des doutes et de l’avidité – comme je l’ai écrit : « En voulant tout avoir, on finit par tout perdre. » Il porte tout ce que j’ai exploré : la spiritualité bantou, les incompatibilités, les faux nganga, le complexe d’infériorité, et l’éveil des femmes. Voici, en exclusivité, mon texte, brut, pour mamie, pour ma mère, pour moi, ici bas.
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**Ici bas, un pas à la fois**
Ici bas, les nuits sont lourdes,
Chargées de deuils et de rêves cassés.
Mamie s’en est allée, lumière douce,
Sous son manguier, elle priait,
Me disait : « Mon petit, l’amour, c’est un feu,
Pas un trésor à voler. »
J’ai voulu tout avoir,
Un amour qui comble, une ville qui m’aime.
Clara, ses mots comme des lames –
« Tu me fatigues, c’est toi le problème. »
J’ai quémandé, j’ai cru que c’était moi,
Pas assez, jamais assez.
Mais en voulant tout, j’ai tout perdu –
Elle, et presque moi.
Port-Gentil m’a fermé ses portes,
Une étrangère qui n’a pas su m’adopter.
Alors j’ai résilié,
Coupé les cordes invisibles,
Celles de Clara, de mes doutes,
De cette voix qui disait : « T’es pas assez. »
Ici bas, j’ai appris des femmes.
Ma mère, bantou jusqu’à l’âme,
Porte son chagrin comme un totem,
Prit pour mamie, pour nous,
Et trouve l’équilibre dans ses larmes.
Elle m’enseigne : aimer, c’est rester,
Même quand le cœur saigne.
Awa, un sourire, un carnet,
Pas une fuite, pas une conquête,
Juste une femme qui écrit,
Qui sait, peut-être, ce que mamie savait :
Qu’une femme porte un feu sacré,
Plus éveillée, plus mature,
Un guide pour les hommes perdus.
Ici bas, j’ai vu l’avidité,
Les faux nganga qui volent l’espoir,
Les femmes qui cherchent tout –
L’amour, la liberté, la paix –
Et perdent leur centre,
Oubliant les bains d’herbes,
Les prières aux ancêtres.
Mais ici bas, j’ai choisi.
Résilier le manque, le complexe,
Conquérir l’équilibre, un pas à la fois.
Pour mamie, je lis,
Pour ma mère, je tiens,
Pour moi, j’écris.
Et si Awa écoute,
Que nos carnets chantent ensemble,
Sans forcer, sans tout vouloir.
Ici bas, je ne veux plus tout.
Juste un feu qui brûle clair,
Un amour qui purifie,
Comme mamie sous son manguier.
Un pas, un mot, un jour,
C’est assez pour conquérir demain.
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Dans mon carnet, j’ajoute : « Ce texte, c’est ma vérité, ma purification. À la prochaine soirée poésie, je le lirai pour mamie, pour ma mère, pour tous ceux qui cherchent l’équilibre ici bas. » Ce soir, j’ai vu ma mère, ri avec elle, senti mamie dans nos silences. Demain, je boucle mes tâches, je prépare ma voix pour l’open mic, et je pense à Awa, sans presser. Résilier l’avidité, c’est ouvrir la porte à ce qui compte. Mamie, de là-haut, doit sourire, fière de son petit qui, à 23h54, trouve son feu sacré, un pas à la fois.