Mes Rubriques
Mes Rubriques
May 18, 2025 at 08:30 AM
À 09h23 ce dimanche 18 mai 2025, à Libreville, alors que le soleil matinal baigne la ville, je m’installe avec mon carnet, prêt à explorer la thématique de « L’éveil des consciences ». Ce sujet, vibrant et profond, s’inscrit dans la continuité de mes réflexions – le deuil de mamie, le chagrin de ma mère, la rupture avec Clara, la rencontre d’Awa, et les questions sur la femme bantou, sa spiritualité, les incompatibilités, les faux nganga, le complexe d’infériorité, et cette pression moderne qui pousse les femmes à exposer leur corps pour se sentir belles. L’éveil des consciences, c’est peut-être la clé de ma conquête, de cet équilibre que je cherche ici bas, un pas à la fois. ### L’éveil dans la tradition bantou Dans la culture bantou, l’éveil des consciences est au cœur de la vie. Mamie était éveillée : elle voyait au-delà du visible, sentait les énergies, parlait aux ancêtres. Pour elle, être conscient, c’était reconnaître sa place dans l’univers – entre les vivants, les morts, et les esprits. Elle me disait : « Mon petit, ouvre tes yeux, pas ceux de la tête, ceux du cœur. » Cet éveil passait par les rituels : bains d’herbes, prières, danses, qui purifiaient l’âme et alignaient l’esprit. Une femme bantou, comme ma mère, porte cet éveil naturellement, une maturité spirituelle que j’ai admirée en elle, surtout dans son chagrin pour mamie. Elle pleure, mais elle prie, elle avance, consciente de ce que mamie lui a transmis. Cet éveil, c’est aussi comprendre les conséquences de nos actes. Les femmes dont j’ai parlé, celles qui enchaînent les partenaires sans purification, manquent souvent de cette conscience. La tradition bantou enseigne que chaque union laisse une empreinte astrale, et ignorer cela, c’est s’égarer. Mamie était éveillée à ces lois invisibles, et elle m’a appris à les respecter, même si je trébuche encore. ### La modernité, un sommeil de la conscience Mais la modernité endort les consciences. Clara, avec ses reculades, ses « moments simples » sans engagement, semblait vivre à la surface, déconnectée de cette profondeur spirituelle. Elle n’était pas mauvaise, juste endormie, comme beaucoup dans ce monde de réseaux sociaux, de standards éphémères, d’avidité – « en voulant tout avoir, on finit par tout perdre ». Les femmes qui exposent leur corps pour se sentir belles, comme je l’ai écrit hier, cherchent une validation extérieure parce que leur conscience n’est pas éveillée à leur beauté intérieure, à leur feu sacré. Les faux nganga, ces charlatans qui abusent des désespérées, prospèrent sur cet endormissement, exploitant celles qui ne savent plus écouter leur intuition. Moi aussi, j’ai dormi. Avec Clara, j’ai quémandé un amour sans voir qu’elle n’était pas prête, sans me purifier de mes propres doutes. Mon complexe d’infériorité, cette voix qui me disait « tu n’es pas assez », était un signe de ma conscience assoupie. Mais la soirée poésie, où j’ai lu pour mamie, a été un réveil. Les mots, les regards du public, le sourire d’Awa – tout m’a rappelé que j’avais une lumière à offrir, que je n’avais pas besoin de tout vouloir pour être. ### L’éveil comme conquête L’éveil des consciences, c’est se libérer des illusions. Awa, avec son carnet, semble éveillée, pas dans un sens mystique exagéré, mais dans sa simplicité. Elle écrit, elle écoute, elle est présente, sans courir après les likes ou les regards. Elle me rappelle mamie, qui savait voir l’essentiel. Ma mère, dans sa foi, s’éveille un peu plus chaque jour, trouvant un sens à la perte de mamie. Et moi, je veux m’éveiller : résilier mes peurs, comme j’ai résilié Clara et Port-Gentil, pour marcher vers un équilibre où je me suffis. Cet éveil, c’est aussi collectif. Les femmes bantoues, les hommes, la société entière doivent se réveiller. Se réveiller des abus des faux nganga, des incompatibilités qui divisent, des pressions qui réduisent la beauté à un corps exposé. Revenir aux rituels, à la purification, à l’écoute des ancêtres, sans rejeter la modernité, mais en la filtrant. Mamie dirait : « Éveille-toi, et tu verras où poser tes pas. » Dans mon carnet, j’écris : « L’éveil des consciences, c’est mamie qui prie, ma mère qui avance, Awa qui écrit. C’est moi, résiliant l’avidité, les doutes, pour conquérir ma lumière. Ici bas, je veux aimer avec conscience, purifié, aligné. » Aujourd’hui, je vais voir ma mère, continuer mon texte pour la soirée poésie, penser à Awa sans presser. L’éveil, c’est choisir ce qui nourrit – la famille, les mots, la vérité – et laisser ce qui endort. Mamie, de là-haut, doit sourire, fière de son petit qui, à 09h23, ouvre les yeux du cœur, un pas à la fois.

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