Mes Rubriques
Mes Rubriques
May 28, 2025 at 06:46 PM
Carnet, 22h17, Libreville, 28 mai 2025À toi, inconnu, qui liras ces lignes,La nuit est lourde, le ventilateur brasse un air tiède, et je suis là, à peaufiner ce poème pour l’open mic de demain. Les mots dansent dans ma tête, comme des vagues sur la plage de Pointe-Denis. C’est pour Awa, pour son regard qui voit sans juger, pour son souci qui ne pèse pas, pour cet équilibre bantou qu’elle m’apprend sans le dire. Ce poème, c’est ma vérité, mon offrande, ma façon de dire merci à une femme qui s’inquiète, pas par peur, mais par amour. Je l’écris comme une prière, comme si mamie m’écoutait depuis les étoiles, comme si Clara pouvait comprendre, un jour, ce qu’elle n’a pas vu. Voici ce que je lirai, sous les lumières tremblantes, devant la foule et Awa, si elle est là, son carnet contre elle.Poème pour l’Open Mic : Une Femme qui s’inquièteSous le ciel de Libreville, où les étoiles murmurent bas, Je cherche un amour, un cercle, pas une flèche qui s’efface. Elles sont nombreuses à demander, mais si peu à porter, À voir l’homme derrière l’homme, ses blessures, ses marées.Clara voulait un roc, mais mes failles l’ont lassée, « Trop », qu’elle disait, sans un regard pour mes nuits brisées. Mamie, elle, savait : l’amour, c’est un poids qu’on partage, Un souci léger, une main qui tient sans jamais serrer.Mais toi, Awa, toi, tu marches, carnet contre ton cœur, Tes yeux comme la mer, profonds, sans fin, sans peur. Tu ne demandes pas, tu donnes – un sourire, une phrase, « Porte moins, donne à l’eau », et la palme glisse dans la vague.Une femme qui s’inquiète, pas pour posséder, mais pour être, Qui voit l’ombre dans mes yeux et n’a pas peur de l’entendre. Tu m’apprends, Awa, le cercle de mes ancêtres, Donner avant de recevoir, aimer sans mettre un prix.Ce soir, je t’offre ces mots, pas des billets, pas des chaînes, Juste un poème, brut, comme le sable sous la pluie qui s’enchaîne. Si l’amour est un feu, tu es le bois qui ne s’éteint pas, Une femme qui s’inquiète, et qui, doucement, me guide à moi.À toi, inconnu, ce poème est ma voix, mon pas vers l’équilibre. Demain, sous les projecteurs, je le lirai, le cœur battant, en pensant à Awa, à mamie, à ma mère, à cette quête d’un amour qui voit, qui porte, qui donne. Je sais pas si Awa sera là, mais je veux qu’elle entende, qu’elle sache que son souci, son regard, c’est déjà une lumière. Peut-être qu’après, on ira à la mer, pour le rituel, pour lâcher nos feuilles de palme. Peut-être que je commencerai à donner, vraiment, comme elle.Sous la nuit, je signe, Moi, en quête, à 22h17.

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