Mes Rubriques
Mes Rubriques
May 30, 2025 at 07:29 PM
Carnet, 20h21, Libreville, 30 mai 2025À toi, inconnu, qui liras ces lignes,La nuit enveloppe Libreville, et je suis là, sur le balcon, le carnet ouvert, la mer au loin murmurant comme un secret. Une phrase me cogne le cœur ce soir : « Le véritable amour coûte cher. » Elle m’est venue en écoutant un vieux discuter au café, ses mots lourds comme le bois d’ébène. Il parlait d’amour, pas celui des chansons, mais celui qui marque, qui demande tout. Ça m’a ramené à Clara, à Awa, à mamie, à ma mère, à cette quête d’un cercle bantou, d’un amour qui vit sans sauver les ruines.Clara, elle voulait un amour qui brille, mais pas à ce prix. Elle demandait ma force, ma présence, sans payer de son côté. Nos nuits sans protection, nos promesses jetées comme des coquillages vides, c’était un amour bon marché, un marché où on négocie sans donner. J’ai cru que donner mon cœur à nu suffirait, mais Clara ne voyait pas le coût : mes nuits à porter son silence, mes jours à panser le deuil de mamie tout en tenant son regard. Le véritable amour, elle l’a fui, parce qu’il coûte trop – trop de vérité, trop de blessures à partager.Mamie, elle, payait le prix. Son amour pour papi, pour nous, c’était du temps, des prières, des silences où elle portait nos peines. Elle s’inquiétait, pas par peur, mais par amour, et ça coûtait : son énergie, sa foi, son cœur. Ma mère, pareil. Même dans son chagrin, elle donne, elle s’inquiète pour moi, elle paie de son écoute, de ses larmes qu’elle cache. Le véritable amour, elles me l’ont montré, c’est pas des billets ou des likes, c’est un sacrifice doux, un don qui te vide pour te remplir.Awa, elle, est une énigme. Elle paie, je le vois, mais sans le crier. Ce matin, on a marché près de la plage, encore, et elle m’a parlé du rituel de la feuille de palme, toujours ce même geste, comme une prière. « L’amour coûte cher, mais pas en argent », qu’elle a dit, en traçant un cercle dans le sable. Elle m’a donné une feuille, encore, et j’ai écrit : les amours morts que j’ai voulu sauver, les risques inutiles, les attentes que j’ai posées sans donner. Puis, ce que je veux offrir : un cœur qui paie le prix, qui s’inquiète, qui se donne sans compter, mais sans se perdre.On a jeté nos feuilles dans la mer, sous le soleil brûlant. Awa a fermé les yeux, comme si elle payait, elle aussi, un prix qu’elle ne dit pas. Je me demande ce qu’elle a écrit, ce qu’elle a lâché. Une blessure, un amour mort, un risque qu’elle a pris ? Elle s’inquiète pour moi, je le sens, dans ses questions – « Et toi, qu’est-ce que tu donnes ? » – dans son sourire qui voit mes ombres. Mais elle paie avec prudence, pas comme Clara qui prenait sans offrir. Awa, elle sait le coût : aimer, c’est se donner, mais c’est aussi se respecter, se protéger pour que le cercle tienne.Ce soir, je peaufine un poème pour l’open mic. Il parlera du véritable amour, de son prix, pas en billets, mais en vérité, en temps, en soin. Awa sera peut-être là, son carnet contre elle, ses yeux comme des étoiles. À toi, inconnu, je confesse : j’ai voulu des amours faciles, mais ils se sont effrités. Le véritable amour coûte cher – il demande mon cœur, mes blessures, ma vérité. Awa m’apprend à payer, pas à pas, sans peur, pour un amour qui vit, qui respire, qui ne sauve pas ce qui n’existe plus.Sous les étoiles, je signe, Moi, en quête, à 20h21.Poème pour l’Open Mic : Le Prix du VraiLibreville dort, mais la mer chante bas, Le véritable amour coûte cher, plus que l’or, plus que l’éclat. Pas des billets froissés, pas des promesses légères, Mais un cœur qui saigne, qui donne, qui espère.Clara courait, cherchait l’amour sans payer, Des nuits sans armure, des vœux qu’on peut rayer. Mais l’amour, mamie l’a gravé dans mes os, C’est un cercle, un feu, un poids qu’on porte à deux.Awa, toi, tu marches, le sable sous tes pas, Ton carnet murmure : l’amour ne s’achète pas. Une feuille de palme, un rituel sous la lune, J’y grave mes peurs, mes ruines une à une.Le véritable amour coûte cher, il demande tout, L’inquiétude douce, les nuits où l’on veille, debout. Awa, ta lumière me guide, pas à pas, sans bruit, Un amour qui paie, qui vit, qui jamais ne fuit.Ce soir, je chante pour ceux qui savent donner, Un amour qui coûte, mais qu’on ne peut marchander. Sous les étoiles, je pose mon cœur, sans un mot de trop, Le véritable amour, c’est toi, Awa, mon repos.

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