
Mes Rubriques
June 4, 2025 at 01:11 PM
"On avancera avec ceux qui veulent !" Voilà, c'est dit. Ce n'est pas juste une phrase en l'air, c'est un cri du cœur, une affirmation née d'une lassitude profonde, celle de devoir constamment tirer, pousser, motiver, supplier parfois, ceux qui semblent déterminés à rester immobiles, voire à freiner des quatre fers. Combien de temps, combien d'énergie perdus à essayer de convaincre les réticents, à ranimer la flamme chez les éteints, à porter à bout de bras ceux qui refusent de faire leur part du chemin ? Trop, c'est trop. Ce coup de gueule n'est pas une déclaration de guerre, ni une porte claquée au nez par méchanceté. C'est une prise de position lucide, une décision nécessaire pour préserver sa propre énergie, sa propre motivation, et pour enfin pouvoir avancer, réellement, avec ceux qui partagent cette envie.Car oui, l'inertie des autres est un fardeau. Un poids mort qui épuise les plus motivés. Pensez à ces projets collectifs qui patinent, non par manque d'idées ou de ressources, mais parce qu'une partie de l'équipe traîne les pieds, ne respecte pas les échéances, ou se contente du strict minimum syndical. Pensez à ces relations, amicales ou amoureuses, où l'un des partenaires porte toute la charge mentale, émotionnelle et organisationnelle, pendant que l'autre se laisse porter, passif, voire critique. Pensez à ces dynamiques de groupe, ces associations, ces initiatives citoyennes plombées par la négativité ambiante, les plaintes stériles et le manque criant d'enthousiasme constructif. Chaque minute passée à tenter de vaincre cette résistance passive, chaque joule d'énergie dépensée à essayer de motiver l'immotivé, est une minute et une énergie qui ne sont pas investies dans la construction, dans le progrès, dans l'action positive. C'est un coût exorbitant, non seulement pour l'avancement des projets, mais aussi pour le moral et la santé de ceux qui s'investissent.On nous a souvent seriné qu'il fallait être patient, qu'il fallait attendre tout le monde, tendre la main indéfiniment, convaincre chaque sceptique avant de pouvoir faire un pas en avant. Mais à force d'attendre ceux qui ne veulent pas bouger, on finit par s'enliser tous ensemble. Cette culture de l'attente collective, sous couvert de bienveillance ou d'inclusion mal comprise, devient un frein majeur. Elle pénalise injustement ceux qui sont prêts, ceux qui sont motivés, ceux qui ont envie de faire bouger les lignes. Pourquoi devrions-nous systématiquement caler notre rythme sur les plus lents, les plus hésitants, ou pire, sur ceux qui cultivent activement le "à quoi bon ?". C'est inefficace, c'est frustrant, et cela finit par décourager même les plus ardents défenseurs du projet initial. L'idée n'est pas d'abandonner ceux qui ont besoin d'aide pour suivre, mais de refuser de se laisser paralyser par ceux dont le manque de volonté est un choix délibéré.Alors oui, il est non seulement légitime, mais absolument nécessaire de choisir ses compagnons de route. Choisir avec qui l'on souhaite investir son temps précieux, son énergie limitée, ses compétences et sa passion. Il est vital de s'entourer de personnes qui partagent une vision, un enthousiasme, une éthique de travail, une volonté sincère d'agir et de contribuer positivement. Ce n'est pas de l'élitisme, ce n'est pas de l'exclusion aveugle. C'est une stratégie de bon sens pour maximiser l'impact de nos actions, pour créer une synergie positive et pour avancer plus vite et plus loin. Quand on rame tous dans le même sens, avec la même vigueur, le bateau avance. Quand certains rament à contre-courant ou refusent de toucher une pagaie, le bateau fait du surplace, voire recule. Choisir ses coéquipiers, c'est choisir la direction et la vitesse de son voyage.Redéfinissons ce que signifie "avancer ensemble". Cela ne veut pas dire porter sur son dos ceux qui refusent de marcher. Cela signifie créer une dynamique où la volonté partagée est le moteur principal. Il est crucial de distinguer entre ceux qui rencontrent des difficultés réelles, qui ne peuvent pas suivre le rythme malgré leur bonne volonté – et ceux-là méritent tout notre soutien, notre patience et notre aide – et ceux qui, par choix, par paresse, par négativité ou par désintérêt, ne veulent pas s'investir. Le manque de volonté des seconds ne doit plus être une excuse pour freiner l'élan des premiers. Dire "on avancera avec ceux qui veulent", c'est aussi une forme de respect. Respect pour sa propre énergie, que l'on refuse de gaspiller inutilement. Respect pour l'engagement et la motivation de ceux qui sont réellement investis et qui méritent de voir leurs efforts porter leurs fruits sans être constamment freinés par l'inertie des autres.Donc, cap sur l'avenir, mais avec une boussole recalibrée. L'énergie, l'attention, les ressources seront désormais prioritairement consacrées à ceux qui démontrent une réelle envie d'avancer, de construire, de participer. Recentrons-nous sur le positif, sur la formidable dynamique que peut créer un groupe de personnes engagées, motivées et alignées sur un objectif commun. Cessons de nous épuiser à vouloir convertir les non-croyants ou à réanimer les morts-vivants de la motivation. Concentrons nos forces là où elles auront un impact réel, là où la volonté est présente et partagée. "On avancera avec ceux qui veulent !" Ce n'est pas un slogan défaitiste, c'est une promesse d'action, de progrès et d'optimisme retrouvé, partagé avec les bonnes personnes, celles qui ont décidé, comme nous, de regarder vers l'avant et de marcher.