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June 5, 2025 at 11:36 AM
Coup de Gueule - Histoire de Cul vs Histoire de Cœur : Le Grand Bazar SentimentalFranchement, il y a de quoi péter un câble. On vit une époque formidable, paraît-il, où tout est possible, où les codes volent en éclats, où la liberté sexuelle et sentimentale est reine. Sur le papier, c’est magnifique. Mais dans la vraie vie, sur le terrain miné des rencontres et des relations, c’est souvent le grand flou artistique, le royaume de l’ambiguïté, le marécage des attentes déçues. Et au cœur de ce bazar, il y a cette tension permanente, cette opposition parfois brutale : histoire de cul vs histoire de cœur. Ras-le-bol de naviguer à vue entre les deux, de ne jamais savoir sur quel pied danser, de décrypter les signaux contradictoires, de se prendre la tête sur des "situationships" qui n’ont de "situation" que le nom. Ce coup de gueule, ce n’est pas pour jeter la pierre à l’un ou l’autre type de relation – chacun fait bien ce qu’il veut de son corps et de son cœur. Non, ce coup de gueule, c’est contre le manque de clarté, contre les non-dits lâches, contre cette zone grise où l’on perd pied et où, trop souvent, on laisse des plumes.Ah, l’histoire de cul ! La belle affaire ! La liberté absolue, le plaisir sans les contraintes, l’égoïsme décomplexé… Qui n’a jamais été tenté par cette promesse de légèreté ? Pas d’engagement, pas de comptes à rendre, juste l’instant présent et la satisfaction des pulsions. C’est séduisant, oui. Mais soyons honnêtes, cette médaille a souvent un revers moins glorieux. Combien de fois cette prétendue liberté ne cache-t-elle pas une forme de consommation de l’autre, réduit à un objet de plaisir jetable ? Combien de fois se retrouve-t-on avec un arrière-goût de vide, un sentiment diffus d’avoir été utilisé(e), ou pire, d’avoir utilisé l’autre sans réelle considération ? Et le vrai coup de gueule, il est là : quand, dans ce cadre défini comme "sans attache", l’un des deux commence à ressentir plus. Quand le cœur s’invite sans prévenir à la fête du cul. Et que l’autre, bien planqué derrière le contrat tacite du "on avait dit pas de sentiments", ignore, minimise, ou fuit. La douleur de celui ou celle qui espère en vain, qui se raccroche au moindre signe, est immense. Et que dire de ceux qui utilisent l’étiquette "plan cul" comme un permis de tout faire, y compris de manquer de respect le plus élémentaire ? Non, coucher ensemble, même sans sentiments, ça n’autorise pas à traiter l’autre comme un kleenex.D’un autre côté, il y a l’aspiration à l’histoire de cœur. La quête du Graal sentimental, la connexion profonde, le partage, l’engagement, le fameux "grand amour". On en rêve tous un peu, non ? Mais là aussi, le parcours est semé d’embûches. La peur panique de l’engagement, chez soi ou chez l’autre, qui fait fuir dès que les choses deviennent sérieuses. La pression sociale insidieuse qui nous pousse à nous caser à tout prix, quitte à se contenter d’une relation tiède. La complexité des sentiments, les doutes, les blessures passées… Et le coup de gueule, ici, c’est cette frustration lancinante quand on cherche sincèrement cette connexion profonde et qu’on ne tombe que sur des propositions de plans cul déguisés, ou sur des personnes incapables de s’investir émotionnellement. On finit par devenir cynique, désabusé(e), à se demander si l’histoire de cœur n’est pas juste une belle utopie. Et puis, il y a cette autre trahison : quand une relation qui a commencé sur les chapeaux de roue, pleine de promesses et de sentiments, se délite lentement pour ne devenir qu’une habitude, une colocation avec du sexe occasionnel, vidée de son âme. L’histoire de cœur qui se transforme en histoire de cul par défaut, quelle tristesse.Mais le pire, le plus exaspérant, le plus générateur de souffrance, c’est cette fameuse zone grise. Ce no man’s land sentimental où l’on ne sait jamais vraiment où l’on est. On couche ensemble, on partage des moments intimes, parfois même des confidences, mais sans jamais définir la relation. Est-ce juste du sexe ? Y a-t-il des sentiments ? Est-ce le début de quelque chose ? Mystère et boule de gomme. Et le problème fondamental, c’est le manque de communication. La peur de poser les questions qui fâchent, la peur de la réponse, la peur de faire fuir l’autre. Alors on reste dans le flou, on interprète les silences, on suranalyse les messages. Et pendant ce temps, certains jouent sur cette ambiguïté. Ceux qui vous gardent "sous le coude" en attendant mieux, ceux qui soufflent le chaud et le froid, ceux qui veulent les avantages du cœur sans les inconvénients de l’engagement. Mon coup de gueule le plus vif, il est pour eux. Pour ce manque de courage, cette lâcheté qui consiste à entretenir le flou au détriment du bien-être de l’autre. Mais soyons honnêtes, le coup de gueule, il est aussi pour nous-mêmes. Pour notre propre difficulté à savoir ce que l’on veut vraiment, et surtout, à l’assumer et à le communiquer clairement.Alors voilà, le fond du problème, ce n’est pas de choisir entre le cul et le cœur. Les deux peuvent coexister, se succéder, parfois même se mélanger harmonieusement quand les choses sont claires. Le vrai problème, c’est le manque criant d’honnêteté. Honnêteté envers soi-même d’abord : qu’est-ce que je cherche ? Qu’est-ce que je suis prêt(e) à donner et à recevoir ? Suis-je capable d’assumer une relation purement physique sans développer d’attentes ? Ai-je vraiment envie de m’investir émotionnellement ? Et ensuite, honnêteté envers l’autre : dire clairement ses intentions, ses limites, ses attentes. Oui, ça demande du courage. Oui, ça peut mener à des ruptures ou des déceptions immédiates. Mais n’est-ce pas mille fois préférable à des mois, voire des années, d’ambiguïté douloureuse et de faux-semblants ? Respecter l’autre, et se respecter soi-même, ça passe par là. Qu’on parle de cul ou de cœur, un peu de clarté et de franchise, bordel ! Ça ne rendrait pas l’amour plus simple, mais ça rendrait les relations nettement moins toxiques.