Les chroniques de la participation citoyenne ( 175) Ousmane Sonko :de lacontestation à la refondationd’un imaginaire panafricain 1. Une figure de rupture dans la continuité des luttes africaines Ousmane Sonko incarne une continuité historique avec les grandes figures africaines de libération. Comme Sankara, Nkrumah, Lumumba ou Cheikh Anta Diop, il porte un discours de souveraineté, de dignité et de refondation des États africains sur la base de leurs réalités et de leurs intérêts. Mais à la différence de ses aînés, il agit dans un contexte globalisé, où les leviers de domination sont autant économiques, numériques que symboliques. Sonko ne parle pas seulement au nom du Sénégal, il se fait l’écho d’une aspiration collective à une nouvelle gouvernance africaine, qui ne se contente plus d’attendre des faveurs mais qui impose une voix, une vision et une alternative. 2. Une diplomatie assumée : offensive, décomplexée et stratégique Sa participation à Davos, son voyage en Chine, ses prises de position sur le CFA, les accords commerciaux et la souveraineté économique marquent une rupture diplomatique. Il ne cherche pas à se faire aimer par les puissances étrangères mais à redéfinir les rapports de force, à replacer l’Afrique comme acteur stratégique dans les grandes transformations mondiales (transition énergétique, mutation numérique, réforme du multilatéralisme). C’est une diplomatie de proposition : souveraineté alimentaire, industrialisation locale, réforme fiscale, justice sociale… Sonko parle un langage de solutions, non de dépendance. 3. Une méthode politique fondée sur la pédagogie populaire et la légitimité sociale Là où d'autres leaders politiques se contentent de discours technocratiques, Sonko développe une pédagogie politique ancrée dans les réalités populaires : JUB, JUBAL, JUBANTI n’est pas qu’un slogan, c’est une méthode de réarmement moral, civique et économique. Il s’adresse à une jeunesse en quête de sens, à des citoyens avides de justice, à une diaspora prête à contribuer au développement. 4. Vers un panafricanisme 2.0 Ousmane Sonko incarne un panafricanisme pragmatique et moderne, qui ne se limite pas à des discours d’unité, mais qui propose des coopérations concrètes entre États africains autour de la formation, de la sécurité, des infrastructures, et du numérique. Il ne s’agit plus de rêver une Afrique unie, mais de la construire brique par brique, avec une vision claire et des partenaires stratégiques. 5. Une révolution symbolique en marche Enfin, Sonko réhabilite l’idée que la dignité est une politique publique, que l’indépendance n’est pas qu’un mot dans un livre d’histoire. En cela, il fait vibrer une génération entière, non dans l’utopie, mais dans l’espérance active. La trajectoire d’Ousmane Sonko dépasse les frontières du Sénégal. Elle cristallise un tournant historique pour toute l’Afrique : celui du refus de l'humiliation, de la cogestion néocoloniale et du mimétisme sans âme. Il ne s’agit pas seulement de résister, mais de construire. Et son message, fort, cohérent, visionnaire, porte en lui les germes d’une Afrique nouvelle, audacieuse, debout et souveraine. Alioune Cheikh Anta Sankara Ndiaye Expert en développement international Écrivain Militant de la Transformation africaine