*SOUVERAINETÉ DES PAIEMENTS : UN IMPÉRATIF STRATÉGIQUE POUR LA FRANCE ET L’EUROPE* Au gré des chocs géopolitiques, l’infrastructure des paiements s’impose comme un bastion de sécurité économique et de défense nationale. Du cyclone Chido à Mayotte à la panne électrique géante d’avril en Espagne, chaque crise rappelle la nécessité de garantir la continuité des règlements, condition première de la résilience sociale. À l’heure où les États-Unis consolident leurs rails financiers et où la Chine promeut son yuan numérique, la France joue son indépendance monétaire dans la consolidation de trois piliers : la circulation des espèces, le réseau Cartes Bancaires (CB) et l’essor de solutions paneuropéennes telles que Wero ou, demain, l’euro numérique. *PRÉSERVER LES VECTEURS ACTUELS DE SOUVERAINETÉ* Le billet demeure un refuge. Lorsque les terminaux s’éteignent sous l’orage ou la cyberattaque, la monnaie fiduciaire reprend ses droits. Assurer son accès en temps normal revient donc à garantir la stabilité en temps de crise. Le déploiement prochain d’un service interbancaire de retrait en magasin complétera le maillage des DAB et confortera la liberté de choix des consommateurs. Symbole de ce droit, le cours légal oblige déjà tout commerçant à accepter une transaction en numéraire ; l’arsenal de la DGCCRF, appuyé sur SignalConso, veille à son respect. Comarquées avec un réseau international, les cartes CB constituent l’autre rempart. Elles offrent aux commerçants un tarif compétitif et aux usagers une indépendance vis-à-vis des systèmes extraterritoriaux. Restaurer la part de marché du logo bleu-blanc-rouge, c’est réduire la dépendance aux décisions de prestataires étrangers. *CONSTRUIRE LA SOUVERAINETÉ DE DEMAIN* L’Europe ne peut ignorer la montée en puissance des géants du paiement instantané. Le succès du lancement de Wero en France démontre qu’un service simple, sécurisé et interopérable répond à une attente citoyenne et commerciale. L’enjeu n’est pas seulement national : l’extension à l’Allemagne, à la Belgique et au Luxembourg préfigure un espace de paiements cohérent, capable de concurrencer les portefeuilles nord-américains. L’ajout, dès 2026, d’une fonctionnalité pour les achats en ligne ferait de Wero une proposition complète, articulant commerce physique et e-commerce. Dans cette perspective, l’euro numérique porté par la BCE représente la brique d’un socle plus large : une monnaie programmable acceptée partout dans la zone, qui garantirait un règlement central-banque en temps réel. Les 70 partenaires privés sélectionnés pour co-concevoir la plateforme de test témoignent d’un dialogue constructif entre secteur financier, fintechs et autorités publiques. Reste à définir un cadre légal clair pour que les acteurs puissent planifier leurs investissements et intégrer l’euro numérique comme complément — et non concurrent — des solutions existantes telles que CB ou Wero. *CONCLUSION* Le triptyque espèces-CB-solutions paneuropéennes compose l’armature de notre souveraineté monétaire. Consolider chaque pilier exige une action coordonnée : sécuriser l’accès physique au cash, renforcer la compétitivité du réseau CB et soutenir l’émergence d’alternatives européennes capables de rivaliser sur la scène mondiale. À l’heure des fractures énergétiques et des cybermenaces, la maîtrise du dernier kilomètre du paiement n’est plus un choix, mais une obligation stratégique. Agir aujourd’hui, c’est garantir que demain, qu’elle paie en pièces, par carte ou via un wallet européen, la France demeurera maîtresse de sa circulation monétaire. #paiements #souveraineté #digitalisation #euronumérique #euroscope https://buymeacoffee.com/euroscope