EuroScope : la chaîne sur l’Europe
EuroScope : la chaîne sur l’Europe
June 7, 2025 at 12:33 PM
*RÉVOLUTION GIGABIT : VERS UN ACTE EUROPÉEN DES RÉSEAUX NUMÉRIQUES* À l’orée de l’hiver 2025, la toile de cuivre qui a porté la voix de l’Europe durant un siècle pourrait entonner son requiem. La Commission européenne, impatiente d’accomplir la promesse d’un continent gigabit, prépare une réforme totale du marché des télécommunications qui sera scellée mi-décembre par le futur Digital Networks Act. Derrière les arcanes juridiques se profile une ambition politique : fondre vingt-sept régulations disparates en un organe unique, fluidifier l’investissement et accorder aux usagers un service enfin taillé à la mesure de leurs vies hyperconnectées. *UNE GOUVERNANCE UNIFIÉE POUR SORTIR DU LABYRINTHE* Depuis deux décennies, la jungle institutionnelle mêlant Commission, autorités nationales, BEREC et comités du spectre a ralenti chaque avancée comme une vigne entortille un pylône. Bruxelles veut tailler ces lianes : un « organe européen amélioré » concentrerait la supervision, apporterait aux opérateurs une lisibilité précieuse et dessinerait un espace vraiment unique des télécoms. Cette centralisation ne se veut pas recentralisation autoritaire mais harmonisation éclaircie, capable d’exécuter rapidement les décisions indispensables à l’heure où la cybersécurité et la souveraineté numérique se jouent à la milliseconde. *L’IMPÉRATIF D’INVESTISSEMENT POUR LA CIBLE 2030* Atteindre le gigabit partout d’ici 2030 réclame des capitaux massifs. La Commission propose donc un « produit d’accès » simplifié, commun à toute l’Union, que les opérateurs à pouvoir de marché significatif devront offrir à des conditions transparentes. La régulation s’orienterait vers la symétrie : moins de distinctions artificielles entre acteurs historiques et nouveaux venus, plus d’égalité pour stimuler la fibre, la 5G-Advanced et demain la 6G. L’analyse de marché resterait la boussole, mais la régulation ex ante se contenterait d’un rôle de vigie, laissant l’initiative commerciale respirer dans un cadre allégé. *L’EXTINCTION DU CUIVRE, SYMBOLE D’UNE MUE IRRÉVERSIBLE* Chaque paire torsadée qui dort sous nos trottoirs représente un coût de maintenance et une empreinte énergétique inutile. La future « boîte à outils » européenne entend donc guider les États vers un calendrier clair : migration douce des abonnés, incitations fiscales pour la démolition sélective, recyclage des matériaux. L’extinction ordonnée du cuivre libérera des milliers de centraux, transformant les friches télécoms en data-centres verts ou en logements, et réduira la facture carbone du secteur. *LE SPECTRE RADIOÉLECTRIQUE, BIEN COMMUN STRATÉGIQUE* Rare, invisible, le spectre est l’oxygène des réseaux sans fil. Bruxelles envisage de prolonger la durée des licences, d’harmoniser les règles d’enchères et de faciliter le partage dynamique des fréquences, afin de stimuler les déploiements ruraux tout en protégeant l’innovation privée. Cette orientation pourrait bousculer les positions acquises, mais elle répond à une réalité : à l’ère de l’Internet des objets, l’efficacité spectrale devient aussi vitale que l’équité fiscale. *VERS UNE RÉGULATION PLUS LÉGÈRE ET PLUS JUSTE* Le projet d’acte fixe un objectif clair : réduire de moitié les obligations de reporting qui pèsent sur les opérateurs, supprimer les redondances réglementaires, et calibrer à l’échelle de l’Union les protections des clients, qu’il s’agisse de portabilité, de transparence ou de tarification. Même le concept de service universel serait remanié : non plus garantir un maigre débit minimal, mais veiller à ce que le prix de l’accès haut débit reste compatible avec le revenu des ménages les plus fragiles. *CONCLUSION* Sous le vernis technique d’un texte législatif se devine la volonté d’insuffler un souffle souverain à l’Europe numérique. Harmoniser sans étouffer, réguler sans figer, accélérer sans creuser les inégalités : tel est le triple défi que le Digital Networks Act devra relever. Après des décennies de patchworks nationaux, la réforme de décembre 2025 pourrait bien introniser, au cœur du marché intérieur, une autoroute optique et hertzienne à la hauteur des ambitions climatiques, industrielles et démocratiques du continent. Le compte à rebours a commencé ; dès les prochaines semaines, les consultations publiques offriront aux opérateurs, aux collectivités et aux citoyens l’occasion de sculpter la colonne vertébrale numérique de l’Europe de demain. #digitalnetworksact #telecomeu #gigabit2030 #souveraineténumérique #euroscope https://buymeacoffee.com/euroscope

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