
FOCODE Magazine
June 12, 2025 at 09:52 PM
https://x.com/FOCODE_/status/1933265677802172607?t=tx-kh2glrIkZkmLmZQvKdw&s=19
#burundi : FACEBOOKOSPHÈRE BURUNDAISE – ÉLECTIONS 2025 : SATIRE, COLÈRE ET RÉSILIENCE NUMÉRIQUE
#focodemagazine| 12 juin 2025
Alors que le Burundi traverse une nouvelle controverse électorale, c’est sur Facebook que la voix populaire trouve refuge. Dans un contexte de verrouillage médiatique, les internautes se saisissent du numérique pour exprimer colère, sarcasme et résistance. À travers la page de Pacifique Nininahazwe, président du FOCODE, la parole citoyenne éclaire les fractures d’un scrutin contesté. Tour d’horizon d’une Facebookosphère en ébullition.
Depuis l’annonce des résultats des élections du 5 juin 2025 au Burundi, la Facebookosphère burundaise s’est transformée en véritable tribune citoyenne. L’espace numérique est envahi de commentaires acérés, indignés, souvent teintés d’humour noir, dénonçant un scrutin jugé non crédible par de très nombreux internautes.
Sur la page officielle de Pacifique Nininahazwe, président du FOCODE (Forum pour la Conscience et le Développement), les contributions s’enchaînent, offrant un reflet saisissant de l’opinion populaire. L’un de ses récents posts, intitulé "Komanteri z’iyi ndwi ni agakura !", a mis en lumière une série de commentaires devenus viraux, véritables condensés de satire sociale et politique.
🔴UNE SATIRE QUI DIT MIEUX QUE LES SLOGANS
Plus que de simples critiques, les internautes usent d’une langue vivante, inventive et ironique, qui contourne la censure par le rire et le proverbe.
Orly Olivier Irakoze utilise une métaphore d’enfance pour illustrer l’évolution de la fraude électorale :
“Quand j’étais petit, je coupais les morceaux de viande pour faire croire que je n’en avais pas pris. Aujourd’hui, les DD n’ont même plus besoin de faire semblant.”
De son côté, Bruce Nambazimana emprunte un proverbe swahili pour prédire un effondrement :
“Ngoma ikivuma sana inapasuka – Un tambour trop battu finit par éclater. 99 % aujourd’hui, il ne manque qu’1 % pour que tout explose. Rendez-vous en 2027.”
🔴 UN DÉSESPOIR À VISAGE HUMORISTIQUE
Les internautes burundais transforment leur colère en dérision collective. Syndu Syndu, par exemple, va jusqu’à rebaptiser son enfant :
“Je l’ai appelé NDUMIWE (étonné). C’est son nom de baptême du XXIe siècle. Et personne ne me l’interdira.”
Plus loin, Adrien Nimpagaritse prévient avec sarcasme :
“Si Jésus revient au Burundi, qu’il se méfie : ils risquent de le voler aussi. Même les statues de la Vierge Marie devront être surveillées.”
🔴 UNE MÉMOIRE COLLECTIVE DE L’ABSURDE
Des voix s’élèvent pour dénoncer l’écart entre la propagande gouvernementale et la vie quotidienne.
Théophile Ishimwe dresse une satire complète du régime :
“Le carburant manque ? Pas grave, la marche est redevenue un sport national. La corruption ? Supprimée par décret. Les hôpitaux ? Pleins à craquer… de vide. Même Pacifique achète la monnaie nationale à bon prix !”
Fiston Niyuburundi pousse l’interrogation plus loin, avec amertume :
“Comment expliquer que 99 % des Burundais aient voté pour ceux qui les privent de carburant, les affament et les emprisonnent ? Est-ce qu’on est devenus fous ?”
🔴UNE TRAHISON DIGÉRÉE PAR LE PEUPLE
Certains internautes ne se contentent pas de critiquer le régime en place. Ils pointent aussi les figures de l’opposition qui ont, selon eux, tourné le dos à leurs engagements.
Nestor Girukwishaka, ancien membre influent de l’opposition, est désigné comme principal traître.
Nancy Blonia Kubwayo appelle à des mesures concrètes :
“Donnez-nous un numéro vert pour le signaler. Il a volé la joie de tout un peuple.”
Prince Nsenge, quant à lui, ne mâche pas ses mots :
“C’est lui qui a éteint la lumière au Parlement. Il a tué l’espoir des jeunes qui croyaient encore à une opposition crédible.”
🔴 L’ÉLOGE IRONIQUE D’UNE FRAUDE BIEN HUILÉE
Ivanovich Bujumbura détourne les codes du patriotisme pour peindre un tableau absurde :
“Le Burundi devient une référence mondiale. Les autres pays viendront apprendre chez nous comment gagner des élections à 100 % sans concurrence réelle. Merci Prosper Ntahorwamiye, notre nouveau mentor en ‘gouvernance électorale’.”
🔴UNE JUSTICE SÉLECTIVE DÉNONCÉE AVEC HUMOUR
Enfin, une mini-fiction judiciaire publiée dans les commentaires souligne l’absurdité de la justice sélective au Burundi :
OPJ : “Voler une banane : 2 ans de prison.”
Gasupari : “Et ceux qui ont volé les élections ?”
OPJ : “Tu peux les dénoncer ?”
Gasupari : “Impossible, ils sont au sommet.”
Petit à petit, au fil des commentaires, une autre voix du Burundi se fait entendre — libre, lucide, numérique. Dans un pays où les élections sont verrouillées et la parole publique contrôlée, Facebook est devenu l’espace où le peuple respire. Là où les urnes sont confisquées, les claviers libèrent la vérité. Et tant qu’un Burundais pourra écrire, aucun régime ne pourra totalement effacer ce que pense réellement la nation.
💬 Pour lire l’intégralité des commentaires :
👉 Page Facebook de Pacifique Nininahazwe : facebook.com/PacifiqueNinin…
#focodemagazine | Gordien Niyungeko
🙏
3