FOCODE Magazine
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June 13, 2025 at 07:24 AM
https://x.com/FOCODE_/status/1933423258327449845?t=GZeTVE24FwzSVhGK1gE2MA&s=19 Burundi : après les élections, le ministre de l’Intérieur verrouille la contestation #focodemagazine| 13 juin 2025 Au lendemain des élections législatives et communales du 10 juin, les autorités burundaises affichent leur satisfaction. Mais à Bujumbura, la parole officielle ne laisse aucune place au doute ni à la critique. Le ministre de l’Intérieur, Martin Niteretse, a fermement mis en garde les acteurs politiques contre toute remise en cause du scrutin. Un discours qui, selon plusieurs observateurs, marque un durcissement du pouvoir face aux libertés politiques. Bujumbura, 12 juin 2025 — « Aucun politicien n’a le droit de produire des communiqués sur d’éventuelles lacunes remarquées lors des éléctions 2025, car il fallait le faire le jour même des élections », a martelé le ministre de l’Intérieur, Martin Niteretse, lors d’un point de presse donné deux jours après la proclamation provisoire des élections législatives et communales. Le ton est sans appel : pour les autorités burundaises, le temps de la contestation est clos. Et ceux qui s’y risqueraient s’exposeraient à des sanctions prévues par la loi. « Tous ceux qui tenteront de semer le désordre seront remis sur le droit chemin par les autorités compétentes », a-t-il poursuivi. 🔴Une ligne dure assumée Ce discours ferme intervient dans un climat où la parole politique est étroitement surveillée. Depuis plusieurs semaines, certains partis d’opposition dénoncent des irrégularités, notamment dans les opérations de dépouillement, l’accès inégal aux médias publics et la présence controversée de forces de sécurité dans certains centres de vote. Mais ces préoccupations ne semblent pas trouver d’écho au sein du gouvernement. En verrouillant la parole post-électorale, les autorités entendent envoyer un message clair : l’ordre prime sur le débat. Pour Martin Niteretse, toute réclamation doit passer par les « institutions de tutelle ». Une référence implicite à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ou aux juridictions compétentes, dont l’indépendance fait pourtant régulièrement l’objet de critiques. 🔴Liberté d’expression sous contrainte Plusieurs acteurs de la société civile burundaise voient dans ces déclarations une tentative d’étouffer la critique et de criminaliser l’opposition. « C’est une manière d’invalider par avance toute parole alternative, même fondée, et de restreindre l’espace démocratique déjà très étroit », estime un observateur basé à Bujumbura. Le Burundi reste classé parmi les pays où la liberté de la presse et l’expression politique sont fragiles. Si les tensions ont légèrement diminué depuis la crise politique de 2015, les arrestations arbitraires, les intimidations à l’encontre de journalistes et les restrictions imposées aux ONG persistent, selon plusieurs rapports internationaux. 🔴Une démocratie à géométrie variable Les élections de 2025, organisées dans un climat relativement apaisé en apparence, risquent donc de voir leur légitimité remise en cause non pas par l’agitation populaire, mais par la fermeture du débat post-électoral. Car en démocratie, les élections ne se résument pas au vote lui-même, mais aussi à la possibilité de les contester, de débattre, et de demander des comptes. En interdisant toute critique publique du scrutin, le pouvoir burundais renforce l’image d’une démocratie sous contrôle, où l’apparence de stabilité l’emporte sur le droit à la parole. Un pari risqué pour la crédibilité du processus électoral, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. #focodemagazine| La Rédaction

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