FOCODE Magazine
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June 14, 2025 at 07:17 PM
Burundi : la diaspora tutsi dénonce l’arrestation de trois militants et interpelle l’ONU sur l’impunité des crimes de 1993 #focodemagazine| 14 juin 2025 Trois militants associatifs burundais ont été arrêtés à Bujumbura le 13 juin alors qu’ils s’apprêtaient à se rendre à Nairobi, au Kenya. Leur interpellation suscite l’indignation au sein de la diaspora tutsi. Dans une déclaration rendue publique ce 14 juin 2025, les Sections Extérieures de l’Association de Lutte Contre le Génocide – AC Génocide CIRIMOSO – dénoncent une répression ciblée et relancent le débat sur l’impunité des auteurs présumés du génocide de 1993 au Burundi. Florence Rutamucero, André Bizoza et Elvis Nshimirimana étaient attendus dans la capitale kényane pour participer à une rencontre organisée par l’ONG allemande GIZ-ZFD. Tous trois sont des figures associatives engagées dans la mémoire des victimes tutsi. Ils représentent respectivement l’Association pour la Gestion des Mémoires Blessées de Kibimba (ARG-Kibimba) et l’Association Lumière du Monde de Buta (ALM-Buta). Selon la déclaration signée à Ottawa et Stockholm par le Dr Emmanuel Nkurunziza, secrétaire général d’AC Génocide Canada, et Liliane Nindereye, présidente de la section suédoise, les trois militants faisaient partie d’un groupe de sept invités. Seuls les représentants des associations de rescapés tutsi ont été arrêtés, accusés d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État. 🔴Une accusation jugée infondée Pour les auteurs de la déclaration, ces arrestations sont à la fois « arbitraires et discriminatoires », révélatrices d’un climat de stigmatisation persistante à l’égard des survivants et de leurs porte-paroles. « Il ne s’agit pas d’un incident isolé, mais d’un schéma constant visant à faire taire les acteurs de la mémoire », dénoncent-ils. L’AC Génocide CIRIMOSO en appelle à une mobilisation de la communauté internationale, et notamment des Nations Unies, accusées d’inaction face aux recommandations de leurs propres rapports. En 1996, un rapport de la Commission d’enquête de l’ONU (S/1996/682) avait conclu que des actes de génocide avaient été commis contre les Tutsi au Burundi en octobre 1993, peu après l’assassinat du président Melchior Ndadaye. Deux ans plus tard, un second rapport (S/1998/777) dénonçait la poursuite de ces violences par des groupes armés, dont le CNDD-FDD, aujourd’hui au pouvoir à Bujumbura. 🔴Le silence de la justice internationale « L’ONU n’a jamais appliqué ses recommandations, notamment la création d’un tribunal international pour le Burundi », déplorent les signataires. Pour eux, cette absence de justice explique en grande partie la persistance de l’impunité et la répression actuelle à l’encontre des militants du « plus jamais ça ». Alors que le pays a organisé récemment de nouvelles élections générales, CIRIMOSO remet en cause leur légitimité. Selon la déclaration, « un processus électoral ne peut valider un régime issu d’une organisation responsable de crimes de masse ». L'association appelle à une mise en quarantaine diplomatique du pouvoir burundais et à des sanctions ciblées contre ses responsables. 🔴Appel à la libération Les Sections Extérieures de CIRIMOSO demandent la libération immédiate et sans condition de Florence Rutamucero, André Bizoza et Elvis Nshimirimana. Elles expriment leur solidarité avec les familles des personnes détenues et rappellent que le droit à la libre circulation est garanti par les conventions internationales. Trente et un ans après le génocide des Tutsi au Rwanda, cette déclaration met en lumière les tensions mémorielles persistantes dans la région des Grands Lacs et la difficulté pour les survivants burundais d’obtenir reconnaissance et justice. #focodemagazine| La Rédaction https://x.com/FOCODE_/status/1933964952236183914
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