MBONGUI-KANDZA LIBERTÉ VÉRITÉ 242
MBONGUI-KANDZA LIBERTÉ VÉRITÉ 242
June 13, 2025 at 06:17 PM
Monsieur Modeste Boukadia, Très cher aîné , Je viens de lire avec attention votre tribune datée du 12 juin 2025, et je tiens à vous remercier pour votre engagement politique, ainsi que pour votre volonté manifeste de proposer une issue à la situation critique que traverse le Congo-Brazzaville. Dans un climat aussi chargé, toute parole portée sur l’avenir du pays mérite d’être saluée et examinée avec sérieux. En tant que citoyen congolais, non engagé en politique mais profondément concerné par les enjeux qui traversent notre nation, je me permets, avec le respect qui s’impose, de vous adresser quelques réflexions. Celles-ci se veulent une modeste contribution au débat public, dans un esprit républicain, de dialogue et de responsabilité. Vous évoquez, dans votre tribune, la nécessité d’une transition politique apaisée. L’idée en elle-même est digne d’intérêt. Elle traduit une volonté de sortir de la confrontation brutale pour entrer dans un processus de reconstruction. Mais cette proposition, pour être crédible, doit être accompagnée d’un cadre, de mécanismes précis, et surtout d’une vision politique à la hauteur des enjeux. Or, ce qui manque à votre appel, c’est justement ce mode d’emploi stratégique qui pourrait la rendre applicable. Comment envisager une transition apaisée dans un pays où l’opposition est profondément divisée, où les partis politiques avancent chacun en ordre dispersé, où aucun consensus ne se dégage sur une ligne, un programme ou même une figure d’unité ? Le préalable à toute transition viable, c’est l’unité d’action de ceux qui la portent. Sans cela, toute idée de sortie de crise reste suspendue, sans ancrage réel. C’est pourquoi je pense, humblement, qu’il devient urgent pour l’opposition congolaise de se structurer autour d’un mécanisme clair, lisible, et démocratique. Un processus de primaires, à l’image de ce qui s’est fait récemment au Sénégal, offrirait une base solide pour fédérer les énergies, désigner une candidature commune, et donner à l’opposition une légitimité réelle. Cette dynamique pourrait et devrait même s’étendre à la diaspora, qui malgré son exclusion du vote officiel, peut jouer un rôle politique stratégique. Organiser des primaires dans la diaspora serait une innovation inédite dans l’histoire politique de notre pays. Ce serait aussi un message fort, adressé au peuple comme à la communauté internationale, sur votre capacité à dépasser les divisions. Permettez-moi aussi de réagir à une autre dimension de votre message : la proposition d’une sortie “par la grande porte” pour le Président Denis Sassou Nguesso. Cette formule appelle à la prudence. Car elle semble faire du chef de l’État l’alpha et l’oméga de la crise congolaise, comme si son départ seul pouvait tout résoudre. Ce serait, à mon sens, une erreur d’interprétation politique. Le problème du Congo n’est pas une affaire de personne. C’est système politique qui survivra à n’importe quel individu s’il n’est pas refonder dans toute sa structure. Une sortie de crise sérieuse ne doit pas viser le Président Denis Sassou Nguesso, mais proposer une refondation du modèle politique et institutionnel tout entier. En cela, focaliser l’attention sur la “sortie” de M. Sassou, sans aborder les rouages qui le maintiennent, risque d’entretenir une illusion de changement, sans véritable transformation. Enfin, permettez-moi de conclure par une remarque qui s’impose à beaucoup d’entre nous, citoyens attentifs, au fil de ce débat. Une opposition qui reste dispersée, incapable de s’organiser, mais qui multiplie les exigences sans jamais se remettre en cause finit inévitablement par projeter ses faiblesses sur autrui. On parle, on dénonce, on exige… mais rien ne se construit. Et dans cette posture, le Président Denis Sassou Nguesso devient l’excuse permanente, l’arbre qui cache la forêt des immaturités politiques. À observer ce qui se passe, à constater qu’aucune plateforme commune n’émerge, que le chef de file de l’opposition pourtant reconnu par la Constitution est ignoré, que la démocratie est exigée sans être pratiquée dans les rangs mêmes de ceux qui la revendiquent, je dois vous dire, monsieur Boukadia, que cela fait réfléchir. Cela interroge la sincérité et la préparation de ceux qui aspirent à gouverner. Et cela alimente une inquiétude légitime : peut-on confier le destin d’un peuple à ceux qui ne sont pas capables de s’unir autour de l’essentiel ou de l'intérêt commun ? Je vous adresse ces mots sans animosité, dans un esprit de débat et de responsabilité partagée. Je crois profondément que notre pays mérite mieux. Mais pour espérer autre chose, il faut d’abord se montrer à la hauteur du moment historique que nous traversons. Avec mes salutations respectueuses et républicaines, Louis Modeste ZOUBABELA NGABANKA Citoyen congolais 🇨🇬 Observateur engagé de la vie politique nationale
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