MBONGUI-KANDZA LIBERTÉ VÉRITÉ 242
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June 16, 2025 at 01:42 PM
CONGO HISTOIRE VRAIE : RAPPEL POUR MÉMOIRE. Qui a tué le Colonel Marcel Ntsourou ? ----------------------------- Il est de petites phrases qui trahissent nos comportements, même les plus sadiques. Le Colonel Philippe Obara avait lancé à Andre Okombi Salissa, le 10 Janvier, lors de son attestation: « vous les Téké de Lékana, je ne vous comprends plus. Vas demander à ton frère Ntsourou comment ça se passe là-bas », c’est-à-dire dans les geôles du pouvoir dictatorial de Denis Sassou Nguesso. Presqu’un mois plus tard, le brave Colonel Marcel Ntsourou a succombé à la torture dans sa cellule. Son visage émacié et bouffi présente des lésions caractéristiques de la violence qu’il a subie toute la nuit au cours de laquelle il a rendu l’âme. Son corps présenté tel un trophée de guerre a soigneusement été lavé, habillé de son abacost préféré qu’il aimait porter souvent lors de ses procès à répétition. Un scenario qui rappelle l’immortel Marien Ngouabi à qui Pierre Anga avait coupé la carotide à l’Hôtels le Mistral de Brazzaville, sur l’actuelle avenue Nelson Mandela, le 18 Mars 1977. Son corps fut aussi impeccablement nettoyé et habillé comme si rien ne s’était passé. Ce coup d’état fut ourdi et dirigé de loin par Denis Sassou Nguesso. Comme d’habitude, il n’était pas sur les lieux du drame. Entendre s’exprimer le Procureur André Oko Ngakala qui gère des escadrons des tueries des cadres téké à la Maison d’Arrêt de Brazzaville ne peut que faire réfléchir deux fois. Il veut exhiber le jeune Franck Mbani, pourtant codétenu de Marcel Ntsourou, donc très bien contrôlé par la justice congolaise, afin qu’il donne une version des faits qui laverait le pouvoir de Brazzaville de tout soupçon, certainement après des pressions, intox et menaces. Il faut être né d’hier pour ne pas voir que les dés sont d’avances pipés. Et pourquoi ne parle t-il pas d’un autre membre de la famille, en l’occurrence monsieur Benjamin Mbani, papa de Frank Mbani lui aussi codétenu ? Est-il sûr que le cousin de Marcel Ntsourou, c’est-à-dire Frank Mbani, ait pu observer son « grand frère », comme il aimait l’appeler vomir du sang, sans aller alerter son papa ? Connaissant les interprétations multiples que cette tragédie provoquerait, pourquoi les autorités de la Maison d’Arrêt qui connaissent très bien le lien familial entre Marcel Ntsourou et Benjamin Mbani ne seraient-ils pas allés appeler son oncle Benjamin Mbani? Tout premier leader d’un parti politique à être arrêté au même moment que son neveu Marcel Ntsourou , Benjamin Mbani fut le chef du district de Mbon, dans le Département des Plateaux, en 1997, lorsque Denis Sassou Nguesso est revenu au pouvoir par les armes. Il est le petit frère maternel de la maman de Marcel Ntsourou, et papa du jeune Frank Mbani. Pour avoir vu le Colonel Marcel Ntsourou en train de gémir et de vomir du sang, Maître Ludovic Désiré Essou a fait l’objet d’une interpellation hors de la présence de monsieur le Bâtonnier ou de monsieur le Procureur Général près la Cour d’Appel de Brazzaville, en violation de l’article 53 alinéa 4 de la loi n°026-92 du 20 août 1992. Son interpellation est, hélas, suivie de la garde à vue au poste de Commandement de la Gendarmerie de Brazzaville. Que lui reproche-t-on, puisque le colonel a été « victime d’un arrêt cardio-vasculaire (AVC) , à en croire le procureur et le médecin-chef de l’hôpital militaire ? Si le pouvoir de Brazzaville ne se reproche rien, pourquoi a-t-il détenu Me Ludovic Désiré Essou, avocat du Général Jean-Marie Michel Mokoko ? Encore une brebis galeuse téké, comme un 18 Mars 1977, lorsquel le caporal Ontsou et le lieutenant Mboro, payèrent de leur vie sans avoir tue Marien Ngouabi, N’est-ce pas ? D’Ontsou à Essou en passant par Ntsourou, tous téké et victimes des assassinats politiques crapuleux, n’a-t-on pas l’impression que l’histoire bégaye en République du Congo ? Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil finit toujours par poindre à l’horizon. Toutes ces pratiques d’un genre révolu sont celles d’un régime aux abois. L’on n’en parlera jamais assez, le Colonel Marcel Ntsourou fut arrêté le 16 Décembre 2013 avec 52 jeunes congolais d’ethnies multiples. Rien que pour son village de Lagué, à Lékana, ils sont 37. Quelle est la stratégie du pouvoir de juguler cette crise sans précédent dans l’histoire belliqueuse du Congo ? Denis Sassou Nguesso va-t-il faire de Marcel Ntsourou un deuxième Roi Béhanzin, qui sera enterré avec toute sa cour ? Seul l’avenir nous le dira. “Tu quoque mi fili” « Toi aussi, mon fils !», a lancé Jules César au moment de sa mort à Marcus Junius Brutus, son fils adoptif qu’il croyait l’avoir trahi. Entre Marcel Ntsourou bien que mort et Denis Sassou Nguesso, le duel ne fait que commencer. Le dictateur comprendra alors qu’il est des assassinats politiques qui hantent des régimes jusqu’à en précipiter la chute. Le sien vit ses dernières convulsions. Pour beaucoup d’observateurs, l’assassinat de Marcel Ntsourou était programmé depuis belle lurette. Que l’on se souvienne de l’attaque de la Maison d’Arrêt de Brazzaville le 29 Décembre 2016. Le pouvoir de Brazzaville avait d’autres préoccupations. En effet, profitant du vide du pouvoir apparent aux USA, résultant de la transition des régimes entre Barack Obama puis Donald Trump, et du fait que les media du monde étaient plus concentrés sur la guerre en Syrie, le pouvoir de Brazzaville voulait en finir avec l’un de ses prisonniers les plus encombrants. Une réunion d’urgence fut alors programmée à la DGST, à laquelle assistèrent Jean-Dominique Okemba pour le compte de Denis Sassou Nguesso, son adjoint Philippe Obara, le Colonel Thomas Bakala Mahinda, Jean-Francois Ndenguet, directeur de la police nationale, le Colonel Jules Mounkala Tsoumou, porte-parole de la police nationale, Jacques Francois Bouity directeur général de la police départementale du Pool, son adjoint Amédée Ovounda, le Général Nianga Mbouala Ngatsé, avait œuvré dans ce sens. A l’ordre du jour, à défaut du Colonel Marcel Ntsourou, il fallait abattre coûte que coûte le Général Jean-Marie Michel Mokoko ou bien Paulain Makaya, leader de l’U.P.C, si ce n’étaient les trois à la fois. Ce plan échoua parce que les trois opposants politiques, accrochés à la gorge de Denis Sassou Nguesso tels des os, ne sortirent pas de leurs cellules au moment de faux troubles créés par le pouvoir. C’est ainsi qu’ils évitèrent de justesse d’essuyer les balles du terroriste député Aimé Hydevert Mouagni et ses supplétifs de miliciens cobras envoyés par Jean Dominique Okemba, Jean-Francopis Ndenguet et Philippe Obara. Comme d’habitude, François Bikindou, directeur de publication du journal Le Troubadour, appartenant à Jean-François Ndenguet, avait déjà préparé un article croustillant donnant Marcel Ntsourou et ses codétenus pour abattus alors qu’ils voulaient s’évader de la Maison d’Arrêt. Il doit devoir attendre longtemps pour le publier. Après cette tentative d’assassinat collectif manquée, le clan pensa que le nombre élevé de participants pouvait avoir provoqué des fuites et fait capoter l’opération. Au cours d’une seconde réunion plus restreinte réunissant cette fois l’amiral Jean-Dominique Okemba, le colonel Thomas Bakala Mahinda, le général Jean-François Ndenguet, le général Jacques Bouity, le général Nianga Mbouala Ngatsé et le colonel Philippe Obara, il fut décidé de procéder aux assassinats cas par cas, en commençant par le colonel Marcel Ntsourou. Suivraient alors le général Jean-Marie Michel Mokoko et Paulain Makaya. C’est sans oublier alors que les cadres téké ne font plus dormir Denis Sassou Nguesso, depuis qu’ils l’ont aidé à reconquérir le pouvoir. Le fils de maman Mouébarra s’est replié sur son ethnie mbossi, tournant le dos à ses amis d’hier. « C’est bien beau de se laisser porter au pouvoir par des soldats au motif que vous êtes le plus gradé, commenta un jour Omar Bongo Ondimba au sujet de l’assassinat du Général Ibrahim Baré Maïnassara le 9 Avril 1999. Ma foi, le soldat devenu officier aimerait aussi régner à son tour, dans un pays où il n’y a qu’un seul fauteuil présidentiel pour plusieurs prétendants.» C’est en fait ce qui arrive à son beau père Denis Sassou Nguesso. Le 10 Janvier 2017, contre toute attente, ce fut le tour d’André Okombi Salissa d’être arrêté dans des circonstances rocambolesques, presque trois semaines après l’assassinat de son jeune frère Roland Ngambou à la DGST. L’arrestation d’André Okombi Salissa avait pour but entre autres, de détourner et focaliser l’attention des congolais sur celle-ci plutôt que de continuer à jaser sur l’échec de la rencontre de Denis Sassou Nguesso et Donald Trump. Roland Ngambou mourut le 21 Décembre 2016. Il était infirme et n’avait aucune ambition politique. Il aurait dit à Jean-Dominique Okemba, « même au prix de ma mort, je ne vous dirais rien, puisque je ne sais pas où il se cache. ». La même nuit il fut tué: une victime innocente de plus. Son grand frère André Okombi Salissa, resta emprisonné à la DGST pendant deux semaines, dans un pays où la garde à vue est légalement de 72heures. Torturé à outrance, il s’évanouit trois fois avant sa présentation au juge d’instruction que le 23 Janvier 2017. Transféré à la Maison d’arrêt le même jour, il fut précipitamment sorti la nuit par un commando envoyé par Jean-Dominique Okemba et Jean-François Ndenguet . Reconduit à la DGST par une escorte de trois blindés, il y subit encore des tortures ce jour. Son corps meurtri, semble t-il, couvert de blessures qu’on se demande s’il pourrait survivre. N’est-ce pas que le séjour d’un détenu à la DGST fait partie de la garde à vue, le temps de l’enquête pour établir s’il devrait être présenté à un juge ou pas ? Pourquoi continuer à ainsi taper et torturer les détenus en attente des jugements ? Qu’est-ce qui justifie des exécutions sommaires extra judicaires dans un pays ou la peine capitale a été abolie par la conférence nationale souveraine ? Pourquoi les juridictions internationales restent-elles silencieuses sur ces fragrants délits de droit commun au Congo Brazzaville ? Que fait La commission africaine des droits de l’homme et des peuples a Banjul, en Gambie ? Qu’en dit la Cour africaines des droits de l’homme et des peuples a Arusha, en Tanzanie ? Qu’en est-il de la Cour Pénale Internationale (CPI). L’agenda caché du clan du pouvoir d’Oyo, a-t-on apprit, serait de profiter d’une moindre faille ou désordre social pour « zigouiller » tous les prisonniers politiques les plus importants, décapitant alors l’opposition de ses ténors. Ainsi, le cycle de la violence rentre dans sa phase la plus brutale. Après, Denis Sassou Nguesso pourrait se retirer sereinement, convaincu qu’il n’y aura plus personne pour entraver l’ascension de son fils Christel Denis Sassou Nguesso alias Kiki jusqu’à la magistrature suprême. D’ailleurs le tout premier crime politique crapuleux passé presque inaperçu perpétré par le clan d’Oyo au pouvoir, serait l’assassinat en 2013 par le Général Pascal Ibata, médecin-chef de l’hôpital militaire Pierre Moubengo de monsieur Grégoire Moua Likibi, oncle et ancien directeur de cabinet de André Okombi Salissa. Le ministre venait d’être relevé de ses fonctions. Allé à l’hôpital Général de façon volontaire pour un contrôle diabétique de routine, il fut transféré à sa grande surprise à l’hôpital militaire au motif que son taux de glycémie était trop élevé; ce qui évidemment étonna, à l’époque, le patient lui même car il l’avait mesuré avant de se rendre à son rendez-vous médical. Gardé là-bas soit disant « en observation préventive prolongée », il n’en sortira plus vivant. Sans traitement véritable, au bout de cinq jours, le vrai faux malade du Général Pascal Ibata « qui pourtant vers 13h se portait très bien et espérait sortir » à en croire son meilleur ami, professeur à l’université Marien Ngouabi, rentra très brusquement dans un coma profond. C’était alors un dernier sommeil dont il n’allait plus se remettre. Il fut alors décidé de le ramener de nouveau à l’hôpital où il était pourtant dit auparavant qu’il n’y avait pas de traitement. Tout ce va et vient avait pour but de perdre du temps en attendant que le malade meurt. Peu avant son transfert à l’hôpital Général, le Général Pascal Ibata en personne vint lui faire une injection sur sa fesse gauche. Les urines immédiates du malade furent un motif de satisfaction pour le médecin-chef de l’hôpital militaire Pierre Moubengo. Mais, quelle ne fut pas la stupéfaction de la famille lorsque dans les presque dix minutes qui suivirent, l’ancien directeur de cabinet rendit l’âme. Ainsi Grégoire Moua Likibi a payé de sa vie la haine du pouvoir pour André Okombi Salissa et la dualité Téké – Mbossi. Tous les mbossi n’étant pas traités à la même enseigne, ils ne prennent évidemment pas tous part au festin : Lèdja, lènua lèbina otsatsa (on mange, on voit et on danse en désordre) ! Très tôt ce soir là, des suspicions se mirent à s’ébruiter. Beaucoup de jeunes mbossi, dont la plupart sont originaires d’Oyo et de Boundji, etc. auxquels André Okombi Salissa, du temps où il était ministre, révélèrent l’existence d’un plan diabolique d’élimination systématique de tous les cadres tékés qui passeraient par l’hôpital général et l’hôpital militaire Pierre Moubengo de Brazzaville. Une telle épuration des cadres vise à amputer André Okombi Salissa de la main habile, autrement dit des gens valides avec lesquels gouverner au cas où il aurait gagné l’élection présidentielle de 2016 : « on verra bien avec qui il va construire ce pays, lui qui se prend pour un bâtisseur » avait lancé Jean-François Ndenguet au cours d’une réunion restreinte tenue à Mpila, anciennement cimetière téké, devenu célèbre depuis que le dictateur congolais Denis Sassou Nguesso y a élu domicile. Grégoire Moua-Likibi n’était pas n’importe qui. Le docteur ès lettres option sociologie, enseignait à l’Ecole Supérieure d’Administration en face du collège -lycée Nganga Edouard. C’était donc une semence porteuse d’espoir qui venait d’être tuée. D’ailleurs, eût-il été vivant jusqu’à de nos jours, lui qui avait une santé fragile, croupirait aujourd’hui derrière les barreaux, si l’on ne l’aurait pas déjà tué et jeté son corps dans le fleuve Congo comme c’est le cas des deux gardes corps d’André Onombi Salissa, notamment Claude Ngouobolo et Evariste Ngakié, tous deux portés disparus avec épouses et enfants. Tout porte à croire que la guerre contre les tékés a bel et bien été préparée dans les officines de l’Oyocratie. Une dynamique dans l’opposition comme celle des jeunes qui s’étaient réunis au Boulevard pour dire Non au changement de la constitution suffirait pour que les brazzavillois marchent sur le palais du peuple vidé par son locataire, lequel est allé se refugier à Malabo, la Guinée Equatoriale n’étant pas signataire du traité de Rome instituant la CPI. De la Guinée Equatoriale, Sassou Nguesso est allé au Liban. Au vu de la manière dont le procureur André Oko Ngakala et le Général Pascal Ibata se démènent pour justifier la mort de Marcel Ntsourou par un arrêt cardiaque, qui n’en est pourtant pas, la peur a changé de camp. Le moins que l’on puisse dire c’est que le brave officier supérieur des Forces Armées Congolaises (FAC) été assassiné, ayant été torturé toute la nuit sur instructions de Jean-Dominique Okemba, lequel reçoit les ordres du sanguinaire Denis Sassou Nguesso. Il a succombé à des blessures internes, vomissant un torrent de sang : « ça ne fait rien Sassou Nguesso me tue aujourd’hui, mais il me suivra bientôt » est désormais une petite phrase assassine qui sonne le glas ou la fin prochaine du régime moribond de Denis Sassou Nguesso. Pendant combien de temps les congolais vont-ils continuer d’assister passivement à ce qu’un homme ait raison de tout un peuple ? « On ne gagne pas la guerre contre un peuple », aimait dire Pascal Lissouba. Va-t-on tolérer ainsi l’assassinat de tous nos leaders politiques sans ne rien faire ? Notre plus grande culpabilité sur l’autel de l’histoire serait de ne rien tenter. Il y va de notre responsabilité en tant que hommes de culture face à l’histoire, n’est-ce pas ?
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