
LE BRIEF
June 16, 2025 at 10:50 AM
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La rรฉcente flambรฉe du prix du baril de pรฉtrole brut, enregistrant une hausse de prรจs de 10 % en quelques semaines, suscite un regain dโintรฉrรชt pour les enjeux pรฉtroliers sรฉnรฉgalais. Si certains y voient un signal favorable dans un contexte oรน le pays sโapprรชte ร produire son propre pรฉtrole, dโautres tempรจrent cet enthousiasme. Car derriรจre cette hausse se cache une rรฉalitรฉ plus complexe, voire paradoxale, pour une รฉconomie comme celle du Sรฉnรฉgal.
ยซ Cela augmente mรฉcaniquement la valeur des exportations et amรฉliore la balance commerciale ยป, explique Souleymane Keita, enseignant-chercheur ร la Facultรฉ des sciences รฉconomiques et de gestion (FASEG). Effectivement, en thรฉorie, une hausse du prix du baril est une bonne nouvelle pour un รtat producteur. Elle accroรฎt les revenus attendus des exportations dโhydrocarbures et renforce le poids stratรฉgique du pays sur la scรจne rรฉgionale. Cependant, nuance-t-il, ยซ le Sรฉnรฉgal reste encore dรฉpendant des importations de produits raffinรฉs. ยป Autrement dit, tant que nous ne disposons pas dโune capacitรฉ locale de raffinage suffisante comme ce que promet le projet SAR 2.0 les hausses du brut continueront dโimpacter nรฉgativement les consommateurs nationaux, via les prix ร la pompe et les subventions ร lโรฉnergie.
Meรฏssa Babou, รฉconomiste et enseignant-chercheur ร lโUCAD, insiste quant ร lui sur la rรฉpartition inรฉgale des revenus. ยซ Les multinationales, qui dรฉtiennent un peu plus de 80 % des recettes pรฉtroliรจres, vont se frotter les mains. ยป Une affirmation qui rappelle la nรฉcessitรฉ pour lโรtat sรฉnรฉgalais de renรฉgocier intelligemment les contrats et de veiller ร la juste rรฉpartition de la rente pรฉtroliรจre. Car dans le modรจle actuel de partage de production, la majeure partie des bรฉnรฉfices revient dโabord aux compagnies pour recouvrer leurs investissements.
Au-delร de la conjoncture, cette hausse du baril agit comme un rรฉvรฉlateur : le Sรฉnรฉgal est ร un carrefour. Sโil veut vรฉritablement profiter des cycles haussiers de lโor noir, il doit sortir de sa dรฉpendance aux produits pรฉtroliers importรฉs, renforcer ses capacitรฉs locales de transformation et garantir une gouvernance transparente et inclusive de ses ressources.
Autrement dit, la manne pรฉtroliรจre ne sera un levier de dรฉveloppement que si elle est pensรฉe dans une logique de souverainetรฉ รฉnergรฉtique, dโรฉquitรฉ รฉconomique et de planification rigoureuse. ร dรฉfaut, chaque hausse du baril ne fera quโenrichir des acteurs extรฉrieurs, tout en alourdissant la facture nationale.
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