Actualités Brûlantes du Sahel
Actualités Brûlantes du Sahel
May 24, 2025 at 07:49 PM
Sahel Ni répit ni trêve dans les menées subversives djihadistes : le désordre bat son plein ! Le Sahel est en proie à une désintégration avancée. Ce n'est plus qu'un immense champ de ruines, un no'mans land où il n'y a plus d'autorité établie ni Etat légitime , craint et fort. En l'espace de 48 h, le Mali et le Niger ont été les théâtres d'une série d'attaques massives, coordonnées, et d'une rare violence. Outre les pertes humaines et matérielles considérables, la succession d'attaques consacre un échec politique, un cinglant revers pour les Etats saheliens dirigés par des juntes militaires. De lourdes défaites qui n'ont pas qu'une portée symbolique mais sont plutôt révélatrices d'erreurs tragiques inspirées et nourries par des pêchés d'orgueil. Gora ( Mopti, Mali) : un carnage militaire gravé dans le marbre Le 23 mai, les katibas du JNIM ont lancé un assaut brusque et violent contre le camp militaire de Gora, dans la région de Mopti. Le bilan, est effroyable: - 40 soldats maliens tués - 21 véhicules détruits, dont 3 blindés - un arsenal saisi: mitrailleuses lourdes, mortiers, RPG, munitions. Les assaillants, afin de frapper les esprits et parer aussi à toute velléité de contester leurs faits d'armes, ont filmé les corps de leurs victimes, les véhicules détruits. Les vidéos et images réalisées ont été, abondamment, diffusées sans filtre ni censure. L'objectif semble d'entretenir la psychose, d'exposer l'armée malienne à la risée publique, de démystifier l'Etat. L"apathie des autorités, prosternées et prostrées, incapables de la moindre réaction, renforce le sentiment chez les populations qu'elles sont dépassées par les événements et ont perdu le contrôle de la situation: " Qui ne dit rien consent". Tringa-Marena ( kayes) : une entreprise étrangère au milieu des flammes au nez et à la barbe de l'Etat Le 24 mai 2025, des hommes armés ont attaqué le site de l'entreprise chinoise COVEC, à Tringa-Marena, à 87 km de kayes. Les installations ont été entièrement, incendiées : engins de chantier, camions, entrepôts...Tout a été réduit en cendres. Les djihadistes ont filmé l'incendie. On voit dans les vidéos qui circulent à une vitesse virale sur certaines plateformes les flammes ravageant les hangars et le matériel de travail. L'on fait commerce de la terreur afin de dissuader tout investisseur potentiel de venir au Sahel pour entreprendre. On glisse sur le terrain de la guerre psychologique et mène une politique d"asphyxie de l'économie sahélienne, déjà exsangue. Dans un pays comme le Mali où les ressources minières sont l'ultime planche de salut budgétaire, les actes de sabotages d'infrastructures économiques rentables, n'ont pas qu'une incidence sécuritaire, seulement, c'est une brèche ouverte pour la banqueroute économique et financière assurée. Massina (Mali) : le harcèlement ne faiblit pas Dernier événement en date : le 24 mai au soir, un véhicule de l’armée malienne a été ciblé par un engin explosif improvisé (EEI) entre Wila et Tgoulongora, dans le cercle de Kay-Massina. L’attaque, revendiquée par la katiba Macina, s’inscrit dans une logique de harcèlement permanent, visant à saigner l’armée par des frappes ciblées, mobiles et incessantes. Niger : un feu roulant d'attaques qui sonne le glas du CNSP Alors que la junte militaire au Niger continue d'afficher un discours de fermeté et baigne dans le souverainisme , le pays s'enfonce dans la spirale de la violence et de l'insécurité du terrorisme hors de contrôle : - Anzourou ( Tilaberi): 7 civils tués le 23 mai à la suite d'attaques dans plusieurs localités - Tassara ( Tahoua) : embuscade, signalée le 22 mai 2025, contre un véhicule de la mairie. 2 personnes ont perdu la vie. - Diffa : première attaque depuis 2015 dans cette ville stratégique, entre 1h et 5h du matin le 24 mai 2025. Ces trois événements graves survenus en 48h témoignent de la vulnérabilité croissante du territoire nigerien, plus fragmenté que jamais. Les forces de défense et de sécurité ne contrôlent plus les zones frontalières ni ne maîtrisent les voies de communication. Le CNSP qui avait fait de la lutte contre l'insécurité, son cheval de bataille et de l'éradication totale du terrorisme, sa profession de foi, n'a enregistré aucun progrès dans ces domaines. Par contre, il peut se targuer d'avoir ruiné tous les acquis et de faire du Niger un sanctuaire pour les djihadistes. Le regain de violences et la recrudescence des attaques dans le Sahel ne frappent pas que les soldats ni ne se limitent à la spoliation d'installations névralgiques. L'insécurité galopante sape le moral, nuit à l'image et à la perception des pays, bref ruine la confiance en eux. Il y a des signes et faits qui ne rassurent guère : - Des corps sans vie de soldats maliens à Gora, exposés, en plein air - Des vidéos d'installations de COVEC, ravagées par des flammes, diffusées et partagées sur les réseaux sociaux - Des manifestants à Niamey, battant le pavé, pour dénoncer une junte incapable de sécuriser la capitale ouest et l'est du pays. Le JNIM et ses alliés djihadistes ont compris que la victoire s'obtient par les armes mais se construit aussi sur le terrain de la communication. En mettant en scène les batailles remportées, les groupes armés terroristes, exhibent leur puissance afin de forcer le respect et d'imposer leur autorité, pour aussi jeter le discrédit sur les États du Sahel en même temps que de les couvrir de ridicule. Les juntes au pouvoir, d'habitude, si bavardes et vantardes, se font de plus en plus discrètes et silencieuses face à leurs débâcles évidentes. Ni déclarations de démenti ou pour annoncer des victoires imaginaires ni hommages aux martyrs pour sans doute éviter d'attirer l'attention sur l'extermination des soldats. Au sommet de l'Etat, l'on a choisi le confort du mutisme et l'insouciance du déni que d'affronter les aspérités de la réalité. Le sort des populations étranglées par la pauvreté et l'insécurité endémiques n'est pas l'affaire des putschistes. En ce mois de mai 2025, se joue le destin des populations du Sahel avec le risque de dislocation de leurs pays. La combinaison des échecs militaires, de la fuite des capitaux, de la désertion des investisseurs, de la violence psychologique et de la paupérisation extrême, pourrait provoquer la perdition des Etats du Sahel , mis sous cloche par des juntes folles. L'histoire retiendra , peut-être que le Mali, le Niger et le Burkina Faso, faute d'anticipation politique et de capacités intrinsèques des dirigeants du moment, d'une chaîne de solidarité et de compassion à leur endroit, tant nationale qu'internationale , ont sombré. Ils n'auront pas été vaincus par la force de leurs ennemis ou la supériorité d'armées de conquête mais par la bêtise de leurs propres enfants, sortis de leurs entrailles. Un parricide d'Etat ! Samir Moussa
🥹 😢 😭 🙏 5

Comments