
Actualités Brûlantes du Sahel
June 2, 2025 at 06:48 PM
Urgent - Sahel
Une journée noire au Sahel : l’effondrement à visage découvert .
L'histoire, s'accélère, ces dernières heures, au sahel , où l'insécurité qui battait déjà son plein, explose avec une spirale d'attaques , déferlant sur toute la région. Malgré la gravité de la situation, à tous points de vue, alarmante, dans un espace devenu ingouvernable, la communauté internationale reste, étrangement, silencieuse. Elle semble occupée à traiter des dossiers plus brûlants pour elle , sans doute, jugés prioritaires.
Le feu qui couvait dans l'espace AES, s'est transformé en un gigantesque incendie qui se répand comme une traînée de poudre. Le Mali, le Niger, le Burkina, dirigés par des juntes militaires auto-proclamées , sont , présentement, des théâtres de luttes armées sanglantes, d'une guerre sauvage où tous les coups sont permis.
La situation est hors de contrôle et prête à périls.
Ce lundi 2 juin 2025, les attaques se sont encore enchaînées à un rythme effréné sur l'ensemble des trois territoires.
Il y a lieu de tirer la sonnette d'alarme dans un désert sécuritaire où des Etats vampirisés s'enfoncent, chaque jour, un peu plus.
Tombouctou, assiégée : les défenses brisées
La ville historique de Tombouctou, au Nord du Mali, depuis l'aube, est prise dans un tourbillon de feu. Le groupe de soutien à l'islam et aux musulmans ( JNIM), affilié à Al-Qaida, a revendiqué, deux opérations, majeures : le contrôle de la porte d'Assidi, un poste stratégique à la porte de la ville et le pillonnage de l'aéroport militaire où stationnement à la fois les forces armées maliennes ( FAMA) et leurs alliés russes.
Des tirs d'artillerie nourris ont été signalés et selon de sources locales, des véhicules kamikazes, auraient été utilisés.
La simultanéité des attaques , visant plusieurs sites sensibles. laisse entrevoir un plan destiné à assieger la ville. Le camp militaire, Sidi El Bakaye, situé au cœur de la cité, a été pris aussi pour cible par les assaillants.
Centre et sud du Mali : les foyers de tensions et de feu se multiplient
A Konna, dans la région de Mopti, deux soldats maliens, ont été assassinés, en pleine ville, dans ce qui semble être une opération ciblée, menée par des éléments infiltrés.
Ce mode opératoire rappelle la stratégie d'implantation insidieuse des groupes djihadistes dans les localités du centre, autrefois, bastions de l'armée.
Dans la région de Sikasso, au sud du pays, longtemps considérée comme relativement sûre, un blindé des FAMA, a sauté sur une mine entre les circonscriptions de San et Bla. Le bilan provisoire, fait état de six soldats tués. Il s'agit d'un tournant critique : le sud du Mali, considéré comme le dernier ilot de stabilité, est aussi, touché, directement.
A Ansongo, dans le cercle de Gao, une attaque était en cours en milieu de matinée. Les combats auraient lieu encore, les assaillants, lourdement armés.
La spirale de violences s’étend désormais au cœur même du Mali. Ce soir, un véhicule de l’armée malienne a été ciblé par un engin explosif improvisé (EEI) entre Kouala et Dediné, dans la région stratégique de Koulikoro. L’attaque a été revendiquée par les éléments affiliés à la katiba Macina du groupe JNIM, confirmant l’enracinement croissant de l’insurrection djihadiste dans le centre et le sud-ouest du pays. Cette nouvelle action intervient dans un contexte de dégradation accélérée de la situation sécuritaire, où les forces armées maliennes, déjà fortement éprouvées au nord et au centre, voient leur marge de manœuvre de plus en plus réduite. Koulikoro, à seulement quelques heures de Bamako, n’est plus à l’abri.
Niger : nouvelle attaque à l'ouest, la gendarmerie, ciblée
Au Niger, dans la localité de Garboungna ( département de Tera), une position de la gendarmerie nationale a été attaquée ce lundi matin 2 juin 2025 par des éléments du JNIM (Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin) , qui a annoncé la prise de contrôle de la caserne militaire de l’armée nigérienne dans le village de Garmoua, situé dans la région de Tillabéri .
Cet assaut , entre dans le cadre d'une série d'offensives coordonnées , menées par ce groupe depuis plusieurs semaines dans les régions de Tillaberi et de Tahoua.
L'ouest nigérien est devenu un no man’s land , malgré toutes les fausses assurances données et les prétendues reconquêtes obtenues.
Trois États, ventres mous, frappés, conjointement
Ce 2 juin 2025 restera dans les annales comme un jour de bascule révélateur d'un fait inédit et historique : les trois pays du Sahel central ont été attaqués, tous, au même moment sur plusieurs fronts.
On ne parle plus d'insécurité localisée mais d'écroulement systémique : l'armée malienne, perd des positions clé, les FDS nigeriennes se replient ou ploient sous les bombardements, le Burkina Faso ne s'en sort pas mieux que les autres, pris à la gorge par les hordes terroristes.
La peur et la panique gagnent les capitales où l'on vit sur le qui-vive et dans l'angoisse d'être confronté au pire.
Il n'y a plus de jours sans attaques. A toute heure, un poste, un convoi, une unité, peut se retrouver attaqué. La cadence est infernale. Les autorités, submergées et impuissantes, font feu de tout bois, afin de rassurer , et paraître sereines, en se ruant dans les médias et se précipitant devant les micros et caméras. A défaut de solutions militaires, c'est le rempart médiatique.
Malheureusement, les communiqués et déclarations qui ont longtemps entretenu l'illusion de victoires éclatantes et contribué à endormir les consciences, ne suffisent plus à détourner l'attention du cauchemar d'un sahel qui n'est plus qu'un champ de ruines, une jungle impitoyable.
Le Mali, le Burkina et le Niger ne sont plus gouvernés. Les pouvoirs militaires ont échoué à sécuriser les populations et à protéger l'intégrité des territoires. Ils ont réussi, par contre, à liquider les États, à bannir les droits et les libertés, à légaliser et promouvoir les crimes.
Les peuples des trois pays en déliquescence totale, sous le joug militaire, méritent mieux que des régimes liberticides, de terreur et de peur, qui se comportent, impunément, en États voyous.
Face aux tragédies qui se jouent dans une région prise dans l'étau djihadiste et victime de juntes anachroniques, il est aberrant, voire révoltant, de constater que rien n'a encore été fait ni n'est envisagé pour assister des Etats et des populations dans une extrême détresse. Les Nations-Unies, les puissances régionales ou occidentales, observent une réserve et une indifférence coupables. Le Sahel serait-il oublié du reste du monde, ses populations, les damnées de la terre ?
Plus personne n'a l'excuse de ne pas savoir, ni voir ce qu'il y a comme drame humain et crise sécurité exacerbés dans le Sahel. Tout est révélé au grand jour, évoqué, éloquemment dans les médias. Mais, aucune réaction encore , qu'elle soit individuelle ou collective.
La vérité se manifeste tôt, mais, la justice arrive toujours tard.
Nous en sommes là !
Samir Moussa