Actualités Brûlantes du Sahel
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June 14, 2025 at 07:03 AM
Mali : Embuscade sur l'axe Anefis- Aguelhok . Des éléments de l'Africa Corps et des FAMA, massacrés à Anoumelan Ce vendredi 13 juin 2025, la junte malienne a encore subi une débâcle militaire rententissante dans le nord du Mali. Un démenti de plus à la propagande officielle et aux déclarations triomphalistes qui laissent croire à une situation sous contrôle et à une embellie sécuritaire notable. Un important convoi logistique composé de forces maliennes (FAMA) et de miliciens russes de la compagnie Africa Corps, nouveau nom de baptême de Wagner, ont été anéantis, entièrement. Le drame s'est produit à Anoumelan à 56 km au sud d'Aguelok, dans la région de Kidal. Une nouvelle embuscade dans un immense désert sécuritaire La colonne qui a été prise à partie était forte d'une quarantaine de véhicules comprenant des porte-chars. Elle a quitté Anefis le mercredi 11 juin 2025 à destination d'Aguelhok. Distance à parcourir : environ 120 km. Un véritable parcours du combattant tant le chemin est parsemé de rochers, ponctué de désert et risqué avec très peu de couvert végétal. Ce qui explique la vulnérabilité des convois tout au long de la route. Le convoi comme déjà indiqué était composé de soldats maliens et des mercenaires de Africa Corps. Un attelage composite qui rappelle étrangement celui semblable qui était parti de Kidal le 22 juillet 2024, avant d'échouer à Tinzawaten dans une embuscade orchestrée par le CSP-DPA, qui a été fatale à la junte au pouvoir : un "Waterloo", à la malienne avec Assimi Goita dans le personnage d'un Napoléon dont l'armée a mordu la poussière. Le scénario catastrophe était écrit d'avance. Le convoi était bien fourni mais s'était engagé dans une course aveugle dans une région où il existe d'énormes risques car réputée, notoirement, instable et volatile. Des alertes ignorées Dès le jeudi 12 juin 2025, dans la matinée, deux véhicules FAMA affectés au détachement mixte ont sauté sur une mine entre Anefis et Aguelhok. 4 mercenaires russes ont trouvé la mort. 3 autres ont été blessés. Les engins explosifs improvisés posés, selon toute vraisemblance, par le Front de Libération de l'Azawad ( FLA), auraient dû suffir à sonner l'alerte. Les rebelles ont poursuivi leurs opérations de harcèlement à l'aide de mines. Mais, l'on n'a pas voulu en tenir compte. L'après-midi, d'autres engins ont ciblé des porte-chars et véhicules du fameux convoi. Malgré tout, il n'y a pas eu le moindre sursaut ni aucune mesure de prévention. L"embuscade du 13 juin 2025 : un carnage programmé C'est vendredi 13 juin 2025, à 8h du matin que tout a basculé. A 56 km de Aguelhok, au sud, précisément, à Anoumelan, une embuscade a été tendue aux FAMA et à leurs supplétifs russes. Elle a été dirigée par Al Aghabass Ag Intala, en personne, leader du FLA. Le convoi, frappé, de plein fouet, s'est retrouvé encerclé, au cœur d'un déluge de feu. Il a tenté un repli mais a été rapidement débordé par les forces touarègues, massivement, déployées, agueries aux combats, et très bien équipées. Le communiqué officiel, publié, par le FLA donne plus d'indications : l'opération a été menée entre Aguelhok et Anefis sur un tronçon considéré comme stratégique. C'est un point de transit névralgique entre Gao, Kidal et la frontière algérienne. Le convoi ciblé comprenait plus de 40 véhicules assortis de blindés, de camions porte-chars, de pick-up montés d'armes, de poids lourds de transport, de citernes de transport de carburant, de bulldozers, d'ambulances aussi. Le convoi avait quitté Gao pour aller ravitailler les positions avancées de la coalition à Aguelhok. La junte a assuré une couverture aérienne au convoi afin de faciliter et sécuriser sa progression. Une mesure qui n'aura pas suffi à contenir les unités mobiles du FLA dont la maîtrise du terrain notamment des points critiques ayant abrité l'embuscade a permis de lancer une attaque foudroyante. Selon les termes du communiqué, l’opération a duré plusieurs heures et s'est soldée par de lourdes pertes infligées aux forces armées maliennes et à leurs alliés. Un bilan accablant pour la coalition FAMA-Africa corps C'est une nouvelle débâcle pour les FAMA qui traversent la crise la plus grave de toute leur histoire, depuis l'indépendance du Mali, la date de leur création. Une longue série noire, sans limites ni fin: - Des dizaines de soldats tués. Des pensionnaires de Africa Corps parmi les victimes. 15 d'entre eux au moins ont été abandonnés sur le champ de bataille, leurs corps sans vie. Le signe d'un désengagement précipité ou d'un effondrement logistique. - Destruction de 21 véhicules militaires, y compris, des blindés, des pick-up munis d'armes, et des camions logistiques - Saisie record de matériel militaire : un blindé intact, un pick-up, douze camions bennes, une nivelleuse, une pelle hydraulique, deux citernes de carburant, des armes lourdes individuelles, des équipements de communication sophistiqués, des drones et des documents militaires confidentiels. - Une dizaine de véhicules aurait réussi à s'échapper mais serait à l'heure actuelle poursuivie par des unités azawadiennes. - Côté, FLA : trois combattants auraient été tués, dont le neveu et beau-fils d"Al Ghabass Ag Intala, Miya Ag Saghdou , ancien capitaine FAMA. 2 véhicules ont été incendiés. - Le commandant rebelle du FLA, Issouf Bougara aurait été lui aussi tué dans les affrontements entre Aguelhok et Kidal, ce vendredi 13 juin 2025. Des images poignantes qui ravivent de douloureux souvenirs Afin de frapper les esprits et de convaincre tous de sa victoire éclatante, le FLA a diffusé une série de vidéos relatant la bataille historique de ce vendredi. On y voit des scènes glaçantes qui rappellent la parenthèse sanglante de juillet 2024 à Tinzawaten. Des combattants, paradant, après une bataille décisive remportée , en mettant un point d'honneur à immortaliser chaque instant. Des véhicules calcinés, ou abandonnés par les soldats fugitifs. Des blindés, aussi, laissés pour compte. Des équipements exposés. Tout est minutieusement filmé pour les besoins de propagande et la postérité. Les images choc, édifiantes à propos du revers que vient de subir les FAMA et leurs supplétifs s'inscrivent dans le cadre d'une guerre psychologique assumée destinée à éblouir l'opinion publique et à déstabiliser la junte et ses soutiens les plus zélés. C'est le terrain qui commande Le FLA vient de marquer des points précieux. Son opération spectaculaire atteste qu'il est engagé dans une dynamique de reprise de l'initiative militaire des mouvements independantistes dans le nord du Mali. A rebours, les forces gouvernementales maliennes, malgré l'appui constant et flagrant des mercenaires russes se montrent incapables de contrôler , durablement, le territoire de l'Azawad. Après le JNIM qui démontre sa capacité à mener des opérations d'envergure sur le territoire national, c'est au tour du FLA, de monter en puissance et de s'illustrer aussi dans des actions ciblées, coordonnées, techniquement complexes, dans un milieu désertique, a priori, hostile. Ce qu'on ne voit pas et qui n'est pas montré, ce sont les mouvements de panique qui ont suivi le premier assaut. Dés que les premiers coups de feu ont retenti, une bonne partie du convoi a pris la clé des champs. Du matériel militaire et des camarades soldats ont été livrés à l'ennemi. Ce fut une course-poursuite surréaliste sur des dizaines de kilomètres: des déserteurs écrasés par la poussière, ayant à leurs trousses des pick-up du FLA, lancés dans la traque contre des blindés et leurs équipages égarés comme un troupeau sans bergers. L'embuscade initiale a tourné à la débandade sous l'œil vigilant de caméras qui n'ont manqué aucune séquence de l'acte de capitulation. Les vidéos tombent au compte gouttes, au fur et à mesure, que le FLA, gagne du terrain et pousse l'avantage. Les images sont insoutenables : des débris de véhicules, des combattants rebelles exaltant en se filmant. D'un côté un triomphe à peine voilé, de l'autre, le désarroi total. Un témoin, présent sur le champ de bataille, confie : " Au cours des combats, il y avait cinq blindés du convoi perchés sur une crête transformée en une muraille de fortune. On y voyait des soldats FAMA et des mercenaires russes sauter de leurs camions et descendre de leurs véhicules, surmontés d'armes lourdes. Ils cherchaient à se retrancher derrière les blindés. Le FLA s'est avancé pour capturer les soldats sur le point d'abdiquer, ayant soulevé les mains en l'air. Soudain, déboulent un MIG, des drones, et des hélicoptères, d'appui-feu. Quelques fracas, quelques éclats. Assez pour faire des blessés parmi les rebelles et les forcer à replier d'une centaines de mètres. Les hélicoptères ont profité de l'intervalle de temps pour ramasser, à la hâte, les corps, disséminés dans le sable. Nettoyer les lieux avant que les caméras touarègues ne filment la scène et ne la révèlent au monde. Les vidéos publiées par le Front de Libération de l'Azawad ( FLA), parlent d'elles-mêmes. Aucun montage. Rien que des faits exposés. Aucun communiqué de l'état major des FAMA n'en fait état. Peu importe. La vérité est déjà connue, soutenue par des faits et des preuves indéniables. Il n'y a pas matière à polémique ni la moindre marge pour le déni et des démentis fantaisistes. Un haut responsable du FLA, l'assure : l'opération d"Anoumelan n'est que le début du commencement. Une offensive généralisée est déclenchée. Elle vise toutes les positions des FAMA et de leurs alliés russes : des plaines d'Aguelok, jusqu'aux ruelles de Kidal. " La vraie reconquête a commencé ", prévient-il, d'un ton serein et confiant. Il ne reste plus à la junte qu'à prier car la prochaine colonne risque de ne pas faire un seul pas avant d'être détruite. Elle se retrouve dans une impasse abyssale. Elle est prisonnière d'alliances militaires inopérantes et opaques avec des forces étrangères controversées et impuissantes face à la dégradation de la situation sécuritaire. Un fait assez rare pour ne pas être souligné : plusieurs chaînes Télégram russes et pro-russes reconnaissent un affrontement de grande ampleur avec les rebelles touaregs au Mali. Ces sources évoquent un revers sévère : un hélicoptère abattu, surtout des pertes considérables subies par les troupes russes. La réalité est invariable et implacable : qu'il s'agisse de Wagner ou d'Africa Corps, c'est bonnet blanc, blanc bonnet. Le contenant a changé, pas le contenu. La propagande ne peut plus supplanter la réalité du terrain d'une guerre perdue, d'avance. Pendant que les colonnes tombent, que les hélicoptères sont abattus, des soldats sont fauchés, la junte adopte un projet de loi lui permettant de s'octroyer un mandat de cinq ans sans élections et renouvelable à l'infini. Auparavant, les partis politiques sont interdits d'opérer jusqu'à nouvel ordre. En attendant des confirmations officielles , peu probables, l'attaque d’ Anoumelan restera comme une victoire tactique nette des forces indépendantistes de l'Azawad et un désastre stratégique pour Bamako. Le FLA, avance, lentement mais sûrement et après son coup d'éclat réussi, se sent plus encore en confiance pour dérouler son agenda et réaliser ses objectifs. Samir Moussa
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