Togo Alain Foka , colle forte du Président : le malheur de Faure viendra-t-il de son ami encombrant et journaliste alimentaire ? Il y a des amitiés qui nuisent plus que les inimitiés. La relation de Alain Foka, qui a réussi à se faire un nom, surtout s’est taillé un carnet d’adresses pendant ses longues années laborieuses de service à la radio mondiale, RFI, avec le Président Faure Gnassingbe , à la fois aimé et craint de tous dans ses multiples facettes, est contre-nature. À part le fait que l’un se soit invité dans la cour des grands et que l’autre soit une personnalité publique, notoirement connue, rien n’expliquerait que les deux soient proches et filent le même coton. Alain Foka est une “grande gueule” qui profite de la notoriété acquise dans sa profession de journaliste et de la proximité avec certains décideurs pour se faire valoir et courtiser. Le chroniqueur, d’antan, s’est converti, subrepticement, en idéologue et polémiste patenté. Depuis toujours, cupide et intéressé, celui qui veut se faire passer pour lobbyiste et gourou des princes aux dépens desquels il vit, en l’occurrence, le sieur Alain, ne manque jamais de saisir les opportunités de brasser des affaires. Lui qui a fait toute sa vie et sa carrière en Occident se fait maintenant le chantre du… panafricanisme et de l’Occident-bashing dans une croisade révolutionnaire aussi soudaine que suspecte. Mais, comme on est à l’âge d’or de la démagogie facile et du populisme primaire, le prophète Alain Foka, trouve des adeptes comme Nathalie Yamb ou Kemi Seba, d’autres imposteurs comme lui. Seulement, il est troublant que ce soit au Togo qu’il pose ses valises et prêche pour sa chapelle. Le pays est dirigé depuis des années par un homme qui ne s’est jamais situé dans les extrêmes ni ne s’est montré clivant. Faure Gnassingbe est considéré comme un homme de synthèse qui ne tranche pas dans le vif, n’a pas l’âme d’un iconoclaste. Une attitude de maturité politique et d’habileté diplomatique qui a fait du Togo une terre de dialogue et de médiation, et de son Président un recours précieux dans différentes crises. La tradition de neutralité et le profil de médiateur du Président Faure semblent aujourd’hui souffrir de certaines de ses nouvelles fréquentations et amitiés affichées. Alain Foka, qui réside à Lomé depuis qu’il a fait le choix de partir de RFI pour arpenter les palais présidentiels afin de monnayer ses services, suscite de sévères critiques contre le régime togolais dont on dit qu’il serait le génie malfaisant. Le Président Faure, qui, jusqu’ici, avait été ménagé au Togo comme ailleurs, est interpellé, avec une rare violence et une animosité extraordinaire, accusé d’avoir des liaisons dangereuses avec des activistes infréquentables et diaboliques, comme Alain Foka qui se sert de son pays comme plate-forme et de son image aussi pour défendre des thèses obscurantistes et promouvoir des idéologies fascistes. Ces dernières heures, Faure Gnassingbe paye un lourd tribut pour ses affinités avec Alain Foka, qui cristallise la haine et les passions de ses compatriotes qui ne s’expliquent pas sa métamorphose subite. Aux yeux de l’opinion togolaise et africaine, Alain Foka a changé la nature tranquille du régime togolais et perverti un Président qui était admiré pour sa réserve, craint pour ses silences et ses mystères. Quand on est ami à un chef d’État, on évite d’être encombrant, et le plus grand service qu’on puisse lui rendre est de se faire le plus discret possible — ce qui n’est manifestement pas le cas de Alain Foka, qui a toujours besoin des projecteurs. Toutes ses initiatives et démarches sont en réalité motivées par l’appât du gain, et rien d’autre. Il est temps pour le Togo de revenir à son passé de pays conciliateur et réconciliateur. La méthode Faure, faite de mesure et de raison, qui a fait du Togo une référence politique et un pôle diplomatique enviable, ne peut être changée, au risque d’ouvrir une boîte de Pandore et d’isoler de son peuple et du monde l’homme qui en est l’incarnation. Faure Gnassingbe doit prendre ses distances, pendant qu’il est encore temps, de tous ceux qui, comme Alain Foka, veulent lui faire croire que pour survivre et renaître de ses cendres, il lui faut entendre les sirènes panafricanistes et se fondre dans le moule révolutionnaire en vogue sur le continent et dans le monde. Peut-on briser le socle de la stabilité et ruiner les acquis de nombreuses années sur l’autel des flonflons démagogiques et des aventures populistes ? Il y a un label Togo qu’il faut préserver, à tout prix, une identité politique et diplomatique Faure qu’il faudrait sauvegarder, bon an mal an, pour que la paix règne au Togo, que son actuel Président ne tombe pas en disgrâce. Vade retro satanas ! Samir Moussa