
Actualités Brûlantes du Sahel
June 20, 2025 at 06:25 PM
Urgent - Niger
Banibangou – Inatès :
Au royaume des djihadistes, pays de Tiani, le carnage est roi !
Le Niger bascule dans le chaos, enregistre chaque jour, une succession de malheurs, comme si le destin s’acharnait sans relâche sur le pays, frappé d’une malédiction implacable, condamné à subir les affres d’une punition divine. Des soldats tombent, des civils meurent, le peuple vit dans l’angoisse quotidienne. Le pouvoir qui s’est fait hara-kiri continue d’afficher une fausse sérénité et persévère dans les mensonges et le déni.
Ce vendredi 20 juin 2025, le bilan de l’attaque de Banibangou s’est considérablement alourdi : 73 soldats nigériens ont été tués, 27 ont été blessés, 9 sont portés disparus. Un nouveau carnage qui s’ajoute à la longue liste des tueries effroyables. Une défaite supplémentaire comme tant d’autres auparavant, cuisante, que la junte, fidèle à ses habitudes, voudra dissimuler, ignorer ou édulcorer.
Cette fois, il n’a pas été possible de rejeter en bloc les faits, nier le drame, parce qu’il y a flagrance, la vérité a été révélée à tous, très tôt et abondamment relayée. Le pouvoir n’a pas eu d’autre choix que de passer aux aveux, même à moitié et du bout des lèvres.
Une attaque connue d’avance mais non anticipée ni étouffée
Depuis plusieurs jours, des signaux alarmants ont été envoyés, des alertes lancées. Ce n’est pas par le biais des médias, ni dans les communiqués officiels que les indices ont été donnés. Les messages ont circulé dans les forums militaires, les groupes de discussions et d’échanges, les réseaux domestiques.
L’EIGS rôdait. Banibangou était une cible potentielle. Des mouvements suspects étaient signalés. C’était un secret de polichinelle qu’une attaque se préparait et était très imminente.
Les grandes oreilles de la junte le savaient donc elle-même était au courant du danger qui pointait à l’horizon.
Et, pourtant, aucun drone n’a été déployé dans le ciel. Aucune patrouille n’a été organisée. Aucun renfort n’a été mobilisé. C’est une négligence coupable, voire criminelle. Le pouvoir militaire semble incapable désormais de faire face à ses obligations régaliennes. Il se terre dans le mutisme, brille dans l’inaction et s’abreuve d’illusions et de mensonges éhontés.
Le mensonge comme parade et religion d’État
Au soir de l’attaque survenue, dans un élan aussi inhabituel que suspect, le CNSP a publié un communiqué. On ne sait pas si l’acte doit être qualifié de précipitation ou de célérité, mais, il est clair que l’intention est de brouiller les pistes, d’orienter l’information et de manipuler l’opinion. Il est fait état d’un affrontement, en minimisant les pertes. On a parlé de “riposte héroïque”. Le bilan a été estimé à 34 morts.
Bien entendu, ce récit romancé est loin de la réalité : riposte, on peut en douter, mais, débâcle, c’est de notoriété publique.
Sur le terrain, le dernier ratissage, celui de ce vendredi matin 20 juin 2025, a sonné le glas de la rhétorique officielle.
Sur 198 soldats qui avaient été missionnés, comme déjà souligné, 73 ont perdu la vie, 27 ont été blessés, 9 ont été portés disparus. Ce bilan macabre ne comptabilise pas les civils, tués, enlevés ou spoliés.
Le reste du peloton, 89 hommes n’ont pas livré combat, refusant de mettre en péril leurs vies, pour une junte insouciante. Ils ont pu partir sains et saufs grâce au sacrifice suprême de leurs frères d’armes qui ont tenu tête à l’ennemi jusqu’à leur dernier souffle.
Le 20 juin 2025, est une date repère, car c’est le jour où le pouvoir militaire nigérien aura été confondu comme jamais dans ses mensonges et ses dénégations. La bataille de l’opinion est définitivement perdue. Le monopole du récit de la guerre est enterré. Les témoignages de terrain, les bribes d’informations véhiculées par les téléphones portables ont brisé le mythe de la junte et sapé le narratif officiel. Ni les menaces, ni les intimidations, ni les sommes colossales englouties dans des organes et vecteurs de propagande, n’ont servi la cause de la junte : elle est mise à nu !
Dans la nuit du 18 au 19 juin 2025, les premiers appels, sont venus des alentours de Banibangou. Certains faits ont été remarqués : mouvements insolites, silhouettes armées, silences radios troublants. Rien n’a filtré des cercles du pouvoir et des hautes sphères militaires : ni bulletins d’information ni déclarations des tenants du pouvoir. Tout s’est raconté sur les plateformes WhatsApp et Facebook où se côtoient et pratiquent chauffeurs, enseignants, éleveurs et… soldats anxieux.
Le 20 juin 2025, à 6h du matin, les premières images de corps sans vie de soldats, tombés sur le champ d’honneur, d’installations militaires détruites, ont commencé à circuler dans les téléphones portables des citoyens nigériens.
Et parmi les images les plus marquantes, figure celle de la voiture du préfet de Banibangou totalement calcinée, symbole tragique de l’impuissance de l’État. Nous la publions, non pour choquer, mais pour témoigner : les symboles de l’autorité sont désormais la proie des flammes, comme les vies des Nigériens, réduites en cendres dans un pays livré à lui-même.
Ce même jour, à 9h, le CNSP a publié un communiqué pour reconnaître que 34 hommes avaient été tués. Le fait est inédit pour ne pas être sanctifié.
La communication de la junte est arrivée trop tard, cependant, car les Nigériens n’ont pas attendu la version officielle pour avoir des informations à propos du deuil qui a encore frappé leur pays. Ils avaient déjà une idée du nombre exact de victimes, ont pu entendre les témoignages poignants des survivants et ceux des habitants de Banibangou.
Les autorités avaient le choix de se taire comme d’habitude ou de s’exprimer mais en étant sincères et véridiques. Hélas, en tronquant les faits, elles se sont discréditées et disqualifiées davantage.
Les lanceurs d’alerte contre l’omerta d’État
Le régime veut casser le thermomètre pour baisser la température. Mais, Hamid N’gadé, Abdou Pagoui, Maï Dalili, Safia Amoumim… sont les bêtes noires de Tiani et de ses comparses, décidés à traquer la vérité et à confondre les mensonges de la junte. On ne peut leur reprocher de prédire les attaques ou d’en rendre compte. Tout leur tort est de briser l’omerta en publiant les bilans et images authentiques des tragédies. Ils se font l’écho aussi de témoignages édifiants.
Ils travaillent sans moyens, avec leurs téléphones portables et s’appliquent à combler le besoin d’information des citoyens, tout le temps, abusés par les mensonges d’État et les campagnes d’endoctrinement.
Intatés, l’autre cité martyre
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, 48h après Banibangou, c’est Intatés qui a été frappé ce vendredi 20 juin 2025. Même modus operandi : présence ennemie signalée, rumeurs persistantes et fondées, mais, apathie et indifférence coupables des pouvoirs publics.
Le bilan de l’attaque n’est pas à cette heure disponible. Mais, tout semble indiquer que le sang a encore coulé, énormément.
La situation cauchemardesque du Niger dépasse l’entendement et confine à un suicide collectif. Un groupe d’officiers déserteurs et apatrides entraîne tout le pays en enfer, sans sourciller ni avoir le moindre regret et remords. Heureusement, que plus personne ne parie sur leur réussite et ne veut s’associer à leur entreprise criminelle.
Le peuple du Niger continue de compter et pleurer ses morts dans une vive émotion et une sourde colère. Il a une mémoire et un honneur. Le moment venu, il le fera savoir, car il ne laissera pas impuni les crimes et finira par triompher d’une dictature sanglante, sans états d’âme ni scrupules.
Un dictateur n’a pas d’avenir, une dictature a ses jours comptés.
Samir Moussa

🙏
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