https://x.com/FOCODE_/status/1934867277515555246?t=cfPMJXVlSUU25Gvx1PAArw&s=19 Burundi : selon une source relayée par Pacifique Nininahazwe sur sa page facebook, le CNDD-FDD préparerait une célébration religieuse pour légitimer une victoire électorale controversée #focodemagazine| 17 juin 2025 Au Burundi, les lendemains du scrutin du 5 juin continuent de susciter des tensions. Tandis que les résultats provisoires créditent le CNDD-FDD d'une victoire écrasante, des voix s’élèvent pour dénoncer un processus marqué par des irrégularités. L’activiste burundais Pacifique Nininahazwe, a publié le mardi 17 juin 2025 matin, un message sur sa page Facebook dans lequel il relaie les propos d’une source interne au CNDD-FDD, dévoilant ce qui serait en cours au sein du parti présidentiel. 🔴Trois jours de célébration religieuse à Gitega D’après cette source, le CNDD-FDD prévoirait d’organiser un rassemblement religieux de trois jours à Gitega, du jeudi 19 au samedi 21 juin 2025. Officiellement, il s’agirait d’un moment de prière et de « remerciement à Dieu » pour la victoire du parti. Mais pour Pacifique Nininahazwe, ce geste serait avant tout symbolique et viserait à conférer une légitimité spirituelle à une victoire obtenue dans des conditions discutables. « C’est un camouflage d’une fraude électorale sous un vernis religieux », écrit-il. Il cite notamment des cas de votes contraints, d’électeurs remplacés, de bourrages d’urnes et de bulletins pré-remplis, qui auraient entaché le scrutin dans plusieurs localités. Il s’interroge dès lors sur l’usage du religieux par le parti au pouvoir : « Quand des fraudeurs remercient Dieu, la question n’est pas de savoir s’ils croient, mais à quel dieu ils croient. » 🔴Des sanctions internes contre Nestor Girukwishaka ? Toujours selon la source citée, Nestor Girukwishaka, Président du nouvelle aile du parti CNL , ferait l’objet de sanctions imminentes. Il lui serait reproché d’avoir pris ses distances avec la ligne du parti présidentiel au moment du scrutin, malgré avoir initialement reçu un « briefing » en amont. Il se serait montré critique, notamment sur la manière dont les consignes électorales auraient été appliquées. Selon les termes de la source, le parti envisagerait des mesures punitives de nature économique, en s’attaquant à ses biens et à ses ressources financières, que le CNDD-FDD « connaît très bien », peut-on lire. Cette situation rappelle, selon Nininahazwe, celle d’un autre cadre, Pasteur Habimana, qui aurait été rétrogradé après avoir adopté une position jugée dissidente, se retrouvant contraint de « se déplacer en transport en commun » en guise d’humiliation. 🔴Des partis récompensés pour leur silence ? Le message publié par l’activiste évoque également la posture de certaines formations politiques d’opposition, qui auraient modifié leurs déclarations initiales en affirmant que les élections s’étaient bien déroulées. En contrepartie, ces partis recevraient chacun deux postes symboliques, qualifiés en kirundi de “ibiti bibiri”. Nininahazwe ne cite pas les noms de ces partis, mais affirme qu’il s’agirait d’une forme de transaction politique pour acheter leur silence. 🔴UPRONA : un recours et des négociations en coulisses Concernant le parti UPRONA, longtemps considéré comme une formation d’appoint du pouvoir, la même source indique qu’il aurait saisi la Cour constitutionnelle pour contester les résultats. Des tractations seraient actuellement en cours, et des concessions pourraient être envisagées : ce qui est probable est l’attribution d’un ou deux sièges supplémentaires à l’Assemblée nationale, voire d'autres formes de compensation. 🔴Une prise de parole présidentielle jugée révélatrice Ces révélations font écho aux propos tenus par le président Evariste Ndayishimiye samedi 14 juin, devant la presse où il appelait les candidats contestant les résultats à lui écrire personnellement, afin de lui transmettre les preuves de fraudes présumées. Il s’engageait à diligenter des enquêtes et à confier « d’autres responsabilités » à ceux qui n’auraient pas été élus. Pour Pacifique Nininahazwe, cette déclaration confirme le manque d’indépendance de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), soulignant que la loi n’autorise pas les recours électoraux auprès du chef de l’État. Il rappelle en outre qu’avant même la publication officielle des résultats, le secrétaire général du CNDD-FDD, Révérien Ndikuriyo, avait tenu une conférence de presse dans laquelle il proclamait déjà la victoire du parti avec plus de 90 % des voix, allant jusqu’à annoncer les chiffres par province. « Il apparaît clairement que les décisions se prennent au sommet du parti, et que la CENI ne fait que signer », conclut-il. #focodemagazine| Gordien Niyungeko